L’Atelier du spectateur, 1969




Mercredi 2 octobre 2019. La rubrique DES ARCHIVES / 50 ANS reçoit un moment des plus décisifs. Frank Popper, connu depuis la Biennale de Paris de 1967 et surtout par le travail sur Cinétisme-Spectacle-Environnement à Grenoble en 1968, organise pour la Biennale de 1969 L’Atelier du spectateur. Un « groupe anonyme » prépare des « propositions » susceptibles d’inciter une véritable participation du public. Avec l’après 68, deux tendances se heurtent dans la préparation : provoquer des thèmes politiques ou fournir des instruments. C’est la deuxième qui est retenue mais, le jour de l’ouverture, le jeudi 2 octobre 1969, au palais Galliera, la participation se traduit en actions violentes, avec bombes de peinture, banderoles, slogans criés et occupation. La salle fermera et Frank Popper sera accusé de complicité dans la détérioration du musée. Le projet de l’un des anonymes figure dans son carnet. C’est Délai sonore, un dispositif produisant un retard de trente secondes entre ce qui est prononcé devant un micro et l’amplification de ces paroles dans un haut-parleur. Les circonstances ont fait que cela n’a jamais eu lieu mais qu’une explication destinée aux étudiants en art de la toute nouvelle université de Vincennes va ouvrir un exercice de plus de quarante ans.

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