Un point du cours des fleuves



Samedi 22 avril 2017, 13h — 14h30, Arles. La Canal d’Arles à Bouc, où il est fait tranquille par une écluse vers le Rhône. La voie ferrée, là où elle sort de ce qui était les très imposants Ateliers de construction et de dépôt du chemin de fer, du PLM dès 1845 puis de la SNCF jusqu’en 1984 — aujourd’hui chantier du projet Luma pour l’art contemporain. C’est l’intervention d’Alphonse de Lamartine, le 30 avril 1842, qui fait adopter le tracé d’Avignon à Marseille passant par Arles :

« En deux mots, Messieurs, voici la raison qui me décide et qui tranche pour moi le doute, le doute que j’ai un instant partagé avec vous. J’ai ouvert la carte, je suis allé sur les lieux, j’ai vu, j’ai suivi, j’ai embrassé de l’œil, de la pensée, du calcul, cette magnifique, large, profonde vallée du Rhône que la nature semble avoir creusée et dessinée dans ses détours jusqu’au cœur du pays le plus fertile et le plus industrieux de la France, jusqu’à Lyon pour en faire la grande route fluviale, le grand déversoir du commerce et des produits agricoles de notre pays. Le Rhône à Arles est encore navigable pour les navires dont le tonnage supérieur ne les laisse flotter que sur la Mer et où ces navires étaient forcés de s’arrêter pour transborder leurs marchandises sur les bateaux plats et plus légers du fleuve. À un point pareil du cours des fleuves, la nature a écrit la place d’une ville. Elle s’y fonde nécessairement, et pour peu que des circonstances violentes ne viennent pas la neutraliser, elle y grandit, elle y prospère, elle y enrichit le pays auquel elle appartient. Telle est précisément l’admirable position d’Arles, et l’Antiquité qui ne jetait pas ses essaims, ses colonies au hasard, ne s’y était pas trompée ; ses quais, ses monuments vous le témoignent ».

Ses traits


Samedi 22 avril 2017, 13h, Fondation Van Gogh, Arles. Autoportrait, 1887, huile sur toile, 47 x 35,4 cm, collection Fondation E.G. Bührle, Zurich. Les quatre murs de la salle Vincent Van Gogh portent huit tableaux. L’attraction supérieure est dans cette présence double de ses traits dans ses traits, amplifiée par le décadrage du profil et du regard.

Une symbiose


Lundi 17 avril 2017, 15h, chemin Promenade du Sierroz, Aix-les-Bains. Il y a dix jours, à Athènes, un figuier sans feuilles portant de petites figues encore fleurs s’est fait remarquer à Keramikos. C’est pourquoi l’attention se porte sur celui-ci. C’est l’occasion d’apprendre la singularité de cet arbre fruitier — dont il est dit qu’il fut le premier à être cultivé, au néolithique, à l’est du bassin méditerranéen —, à commencer par le fait que la figue n’est pas un fruit mais un réceptacle floral refermé sur lui-même. Exemple d’un mutualisme vivant — d’interactions à bénéfices réciproques — le figuier connaît une reproduction complexe, attachée à la dualité figuier-caprifiguier et à un insecte blastophage — chaque figue — que l’on mange peut-être — contient les restes d’une petite guêpe ayant œuvré à la fécondation en se séparant de ses ailes.
Références scientifiques :
http://passion-entomologie.fr/guepes-agaonides-figuiers-mutualisme/
http://www.cnrs.fr/inee/communication/breves/bertrand_schatz.htm