L’attachement (Vie des objets. Ch. 48)

chaise pliante 2016
Dimanche 24 juillet 2016, 12h30. Trouvée il y a quelques jours sur le trottoir, devant le 275-277 du boulevard Voltaire, puis cachée quelques heures dans un massif d’arbustes, c’est une petite chaise pliante, pour enfants, probablement de la première moitié du XXe siècle. Comme toutes les chaises, mais peut-être un peu plus, elle porte l’attachement de l’objet meuble, par excellence, à des corps particuliers. Légère — moins de 700 grammes —, composée de 19 pièces de bois naturel un peu rugueux, elle est d’une mécanique particulièrement simple. Une particularité rare : le dossier se rabat pour faire un tabouret plus solide.

L’île de Saint-Pierre

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Jeudi 7 juillet 2016, 17h. Après Bienne en direction de Neuchâtel, arrêt à Twann, pour regarder le Lac de Bienne et l’Île de Saint-Pierre, pour donner une suite au billet précédent.
Le 3 juillet 1765, Rousseau, qui réside à Môtiers, se rend à l’Île de Saint-Pierre et y reste huit ou dix jours. Le 9 septembre 1765, Rousseau, qui a dû quitter Môtiers la veille, s’établit dans la ferme du receveur de l’Île de Saint-Pierre. Il la quitte le 25 ou le 26 octobre.

« Le flux et le reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence, sans prendre la peine de penser. »
Jean-Jacques Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire, Cinquième Promenade.

Stress und Freiheit

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Mardi 5 juillet 2016, 13h30, mercredi 6 juillet 2016, 13h30, Zürich. De l’artiste Jorinde Voigt, née en 1977 à Francfort, professeur à Berlin, une œuvre produite pour Manifesta 11 : Stress und Freiheit. Selon le principe « Joint Venture » de la manifestation (http://m11.manifesta.org/fr/art-artistes/concept-curatorial), l’artiste s’associe à un autre producteur. Ici, le fabricant Melchior Bürgin des bateaux de courses Stämpfli. Référence est faite à Rousseau, à son idée de la liberté vécue dans sa barque de l’Île de Saint-Pierre du lac de Bienne, à travers ce qu’en dit Peter Sloterdijk dans son livre Stress und Freiheit, 2011. Au Löwenbraükunst, le bateau qui date de 1920 donne sa longueur à la série de dessins, tentative de figuration d’un état de sensations, de sentiments, d’idées. Dans l’atelier Stämpfli, Seestrasse (http://www.staempfli-boats.ch), au bord du lac au sud de la ville, ce sont des dessins préparatoires, dont une barque dorée.

Papillons

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Mercredi 6 juillet 2016, midi, Zürich. Pour Manifesta 11 à la Wasserkirche, l’artiste russe Evgeny Antufiev décline l’activité de Vladimir Nabokov comme lépidoptériste. La collection de papillons de Nabokov ne peut pas sortir du Musée de zoologie de Lausanne qui la conserve (http://www.zoologie.vd.ch/collections-et-publications/collections/acquisitions-et-collections-particulieres/) mais on voit des exemples de leurs enveloppes et de leurs boîtes.

Pictogrammes

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Mercredi 6 juillet 2016, 11h30, Zürich. Integral Ruedi Baur Zürich (http://jlggb.net/blog/?p=5711), avec sa typographie et sa signalétique noir sur blanc, intervient par une œuvre à part entière dans Manifesta 11. Un ensemble omniprésent de personnages en pictogrammes, identifiables quant à leur position sociale, professionnelle, culturelle, habitent la ville. Ils se réfèrent à l’incontournable code d’information visuelle ISOTYPE, produit dans les années trente par le sociologue autrichien Otto Neurath et par le graphiste allemand Gerd Arntz dans une intention à la fois universelle et critique. À la Wasserkirche — qui fut longtemps une bibliothèque —, le principe de « Joint-Venture » de la manifestation semble apparaître dans une conjonction sur la pierre : une impression soigneusement collée et un blason historique en haut-relief.

Accessibilité

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Mercredi 6 juillet, 11h, Zürich, Spiegelgasse (ruelle du miroir, marquée par l’histoire). Un endroit des plus raffinés de la vieille ville. Une cour aux couleurs condensées par un infrangible et transparent portail de fer. Mais, si l’on entre à droite dans le magasin d’objets très choisis, en le demandant poliment, on accède par la porte ouverte, blanche et vitrée, à un véritable jardin dont l’enseigne ancienne est Schlosserei (serrurerie).