Jean-Louis Boissier, Camargue codée, vue de la série de 8 diptyques, Arena, École nationale supérieure de la photographie, octobre 2016.
Avec le concours de l’École nationale supérieure de la photographie, de la Ville d’Arles et d’Octobre numérique 2016.
Avec la contribution de l’association Transports.
Prise de vues pour Camargue codée, clipboard associant deux smartphones, l’un pour l’application #Ubiquité, l’autre pour la vidéo, 11 juin 2016. Photo Liliane Terrier.
Camargue codée
Traduction hyper-photographique
Performances, prises de vues et installation à Arles, juin-septembre 2016
8 diptyques de tirages en couleurs et tableaux de signes
L’application #Ubiquité est conçue par Matthieu Cherubini pour l’opération « Ubiquité Reconnaissance des formes », expérimentations, expositions, workshops, Laboratoire Prospectives de l’image, Caroline Bernard, École nationale supérieure de la photographie, Arles.
Argument
Avec son ouvrage Camargue secrète (1), Lucien Clergue exerce des tentatives de décryptage du paysage, des marais, des plantes et de leurs reflets, en forme de photographies qualifiées de « calligraphiques ». Cependant, tout en la donnant pour impossible, il incite à la lecture d’un texte qui obéirait à un agencement secret. Retourner vers son objet en s’équipant d’une intelligence artificielle rudimentaire pourrait être d’une instructive distanciation quant à ce qu’est devenu le photographique (2). La part la plus active de l’ubiquité est sans doute le langage écrit, surtout s’il s’associe à cette ubiquité qu’est la saisie reproductive.
La suite de signes graphiques installés dans l’application résulte d’une analyse des photographies de Camargue secrète. Ce sont des pictogrammes qui géométrisent des relations : rencontres, croisements, séparations, bifurcations, répétitions, symétries, etc. Actifs comme conditions de la prise de vue, ils se reconnaissent dans la perspective optique et vont s’accumuler en des tableaux de signes qui peuvent être pris, avec respect et avec ironie, comme des certification de l’écriture Clergue. De telles traductions hyper-photographiques se substituent aux « photographies au iPhone 6s » que vante aujourd’hui une campagne publicitaire.
1. Lucien Clergue, Camargue secrète, Belfond, Paris, 1976. 75 photographies.
2. Voir Lucien Clergue/Photographies, catalogue d’exposition, Archives départementales, Grenoble, 17 septembre — 30 octobre 1966, « La leçon de Clergue », texte de Jean-Louis Boissier, Marie-Jésus Diaz, Michel Séméniako, commissaires.
Détails de la table avec les références depuis 1966 et ayant trait à l’investigation de plantes.
Lucien Clergue, Canal d’Arles à Bouc, hiver 1962, double page de Camargue secrète.
32 signes graphiques issus de photographies de Lucien Clergue pour l’application #Ubiquité dans les prises de vues de Camargue codée, 2016.
Jean-Louis Boissier, Camargue codée, diptyque N°3, 2016.
Jean-Louis Boissier, vidéo de l’installation Camargue codée, 2016, Vimeo, 3mn 20s. Prises de vues : Liliane Terrier, JLB.