Bambou ubiquiste
Autorisation d’une lisibilité du monde
Performances, prises de vues et installation à Kyoto, mai-septembre 2016
8 tirages photographiques, 8 séquences vidéo de 30 s en réalité augmentée
Argument
La capacité d’un modèle numérique à rendre compte de l’architecture et du processus de croissance d’une plante est remarquable chez le bambou. Ceci n’est pas étranger aux méthodes que la peinture classique de lettrés chinoise et japonaise a instaurées à partir de caractères pour « écrire l’idée » du bambou : 个 unité, 介 entre, 分 diviser, 竹 (zhu en chinois, take en japonais) le bambou lui-même, marque de l’entre-nœuds qui génère sa croissance (1). 人 pour humain (ren, hito) entre aussi en ligne de compte.
Lors d’une marche de quatre journées dans Kyoto, des bambous sont trouvés devant des maisons et explorés avec l’application de reconnaissance des signes #Ubiquité (2). Une photographie ne peut en être prise que si un kanji de l’« écriture bambou » est reconnu. Une photographie est alors plus qu’une inscription, elle devient une autorisation.
Une expérience semblable est effectuée par dix participants d’un workshop à la Nagoya University of the Arts. Associant sur un clipboard la calligraphie d’un kanji de leur choix et un smartphone, ils opèrent quant à eux une recherche et une reconnaissance perceptives et mentales. La réalité augmentée est là pour restituer et faire partager ces performances (3).
1. Jean-Louis Boissier, « Pour que poussent les images », « Les chemins du virtuel », numéro spécial, Jean-Louis Weissberg et Martine Moinot (dir), Cahiers du CCI, Centre Pompidou, 1989. Repris dans La Relation comme forme, Mamco, Genève, 2009, pp. 31-44.
2. Application #Ubiquité conçue par Matthieu Cherubini pour l’opération « Ubiquité Reconnaissance des formes », expérimentations, expositions, workshops, Laboratoire Prospectives de l’image, Caroline Bernard, École nationale supérieure de la photographie, Arles.
3. Responsable du workshop à la Nagoya University of the Arts : Hajime Takeuchi. Développement de l’application #Kanji Clipboard : Takehisa Mashimo.
Jean-Louis Boissier, Bambou ubiquiste, diptyque N°1, kanji take (bambou), Kyoto, 2016
Jean-Louis Boissier, Bambou ubiquiste, diptyque N°8, kanji hito (humain), Kyoto, 2016
Bambou ubiquiste, installation en réalité augmentée, exposition Materiality-Immateriality, galerie ddd, Kyoto, 8 septembre – 29 octobre 2016.
Bambou ubiquiste, installation en réalité augmentée, exposition Ubiquité, galerie Arena de l’ENSP, Arles, 11 octobre – 2 novembre 2016.
Jean-Louis Boissier, vidéo de la performance et de l’installation en réalité augmentée Bambou ubiquiste, 2016, Vimeo, 2mn 40s.