2022 (digital) Soba Choco

Site web dédié au projet (digital)Soba Choco : http://jlggb.net/collection/

IMAGE D’ANNONCE

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TEXTE DE PRÉSENTATION DANS LA SALLE D’EXPOSITION

(digital) Soba Choko
Exposition au Centre céramique contemporaine La Borne
du 26 novembre au 31 décembre 2022

Une recherche qui a une vocation artistique s’est développée à partir d’un objet, une tasse ou plutôt un gobelet qui existe depuis plus de 300 ans au Japon : le soba choko (soba comme sarrasin et choko comme récipient ou bouche). La géométrie et les dimensions du soba choko sont particulièrement stables : un tronc de cône de 6 cm de haut et 6 cm de base, de 8 cm d’ouverture. Cette fixité porte paradoxalement une grande diversité de matières, de textures, de motifs, de signes et encore d’usages. Cette singularité suscite un attrait de découverte et de collection mais témoigne aussi d’un caractère populaire, à l’écart du précieux et du luxe.

Si la poterie s’est trouvé des outils qui en assurent la géométrie, elle a conforté une maîtrise des gestes de la main et des doigts. Le terme digital, qui dit numérique en anglais, nous rappelle que compter avec ses doigts a vu naître les chiffres et que les chiffres ne sont pas étrangers à la poterie. Ne s’agit-il pas alors, pour que se génère un objet, de compter sur ses doigts, aux deux sens du terme ? La notion (digital) Soba Choko étant choisie, elle permet de poursuivre intelligemment une poétique qui est celle de la construction, de l’apparition, de la désignation, de l’interaction, qui relèvent aussi bien du digital comme faisant appel à la main et à la pensée que du digital comme méthode d’organisation et comme contexte. Le signe # est très présent, tracé au bleu de cobalt, sur la porcelaine des soba choko classiques. C’est le pictogramme, en japonais comme en chinois pour signifier un puits et les quatre poutres de sa tête. Une façon de dire « je prends source ici » que l’on retrouve abondamment sur les réseaux avec #sobachoko.

L’exposition est une affaire de nombres, avec le numéro index de chaque pièce. D’abord 6 casiers de 36 cubes, pour classer des soba choko anciens et actuels venus du Japon, mais aussi, d’ici et d’ailleurs, des gobelets pièces uniques ou ordinaires, tant il est vrai que le gobelet est historiquement le récipient personnel universel. Ensuite 8 tables, tables rondes pour donner à consulter les gobelets de type soba choko qui résultent d’expériences : les ateliers spécifiques des écoles d’art, les invitations faites aux céramistes et artistes. Enfin, 2 établis à destination des visiteurs : comment se servir d’un soba choko, selon un rituel ou plus librement ; comment fabriquer un soba choko, à la main, avec des outils ou à l’aide d’un robot.

Le collectif de recherche (digital) Soba Choko s’est fondé à l’initiative de Jean-Louis Boissier, professeur émérite de l’Université Paris 8 en arts, dans l’intention d’une approche pluridisciplinaire de l’objet japonais soba choko et de ses interprétations. Il rassemble des enseignantes et enseignants, des chercheuses et chercheurs et des étudiantes et étudiants de l’École supérieure d’art et de design TALM-Le Mans, sous la responsabilité de Felix Agid, Olivier Chouteau, Ianis Lallemand et Natsuko Uchino, et de l’École supérieure d’art et de design d’Orléans sous la responsabilité d’Olivier Bouton, Virginie Péchard et Caroline Zahnd. Au Japon, le collectif comprend Fanny Terno, artiste chercheuse à l’Université d’art de la Ville de Kyoto et Thomas Vauthier, artiste chercheur à l’Université des arts de Tokyo, qui ont étudié et rassemblé des pièces et ont réalisé un film, ainsi que Hajime Takeuchi, professeur à l’Université des arts de Nagoya, qui a conçu un dispositif de réalité augmentée.

Au Centre céramique contemporaine La Borne, les workshops de tournage et de décoration à destination des étudiantes et étudiants ont été conduits par Claire Linard et Anne Reverdy. Une invitation à contribuer à l’exposition a été adressée à des artistes et céramistes de La Borne, de Cliousclat et de Paris. L’exposition a pour commissaire Jean-Louis Boissier, pour scénographe Béatrice Selleron et pour rédactrice Liliane Terrier.

Axonométrie du mobilier, 6 casiers de 36 cases, 8 tables rondes. Scénographie : Béatrice Selleron, 2022