ce qu’est un soba choko

そば猪口  soba choko

 

RÉFÉRENCES

Comment le situer parmi les gobelets mais aussi parmi les récipients japonais.


北斎漫画, Hokusai, Manga Vol. 12, Eating Noodles, 1814-1819 for first 10 volumes, the last 11-15 volumes in 1820-1878.


Hokusai, gravure, Victoria & Albert Museum, Londres.


British Museum. Ichikawa Danjuro as Sukeroku 市川団十郎の助六 1909,0618,0.94. Colour woodblock print, one sheet from an oban polyptych. The kabuki actor Ichikawa Danjuro VII as Sukeroku, holding out a tray of soba noodles that he has just bought from the soba seller Fukuyama, in the play ‘Sukeroku yukari no Edo zakura’ (助六所縁江戸桜), one of the ‘Kabuki Juhachiban’; performed at the Tamagawa-za in the 3rd month of 1819 (Bunsei 2). With dialogue above.


British Museum. Utagawa Kuniyoshi 歌川国芳, colour woodblock print, oban tate-e. Woodblock print, oban tate-e. Moriyama Station. The Indian monk Bodhidharma (Jp. Daruma) eating mounded dishes of soba noodles in a riverside noodle shop, a shop assistant watching in disbelief. Inset: travelers on the road between tall trees. Series: Kisokaido rokujoku tsugi no uchi 木曾街道六十九次之内 (Sixty-Nine Post Stations of the Kisokaido) (Sixty-Nine Post Stations of the Kisokaido). Edo perso, 1852. CC BY-NC-SA 4.0


Au Victoria & Albert Museum de Londres, qui possède d’immenses collections de céramiques, « unrivalled anywhere in the world », dont la base de données en ligne contient 29 475 images, un seul soba choko se présente. Un bel objet daté de la période 1800-1850, produit à Arita, dans le style chinois du Shonzui, créé en Chine au début du 17e siècle pour une exportation vers le Japon. Le motif, affirmé comme dessiné au pinceau, est celui, classique et tardif, du défilement d’une pieuvre (karakusa, arabesque), associé à une base de formes géométriques. 7,3 cm de haut et 8,6 cm de diamètre, référence V&A est 324-1877, Ceramics Room 137, case 20, shelf 3, fiche en ligne : http://collections.vam.ac.uk/item/O234969/cup-unknown/

Au British Museum, si l’on tient compte de ce qui est annoncé dans le Musée de la céramique du Kyushu, à Arita (visité par nous en septembre 2013), dans la salle dédiée à la remarquable collection de Akihiko Shibata, où mille pièces de porcelaine sont exposées sur d’une donation de plus de 10 000, 500 pièces ont été données par M. Shibata au British Museum. La consultation de la base de données du British Museum fait apparaître 157 références, dont 23 avec une image. Aucun soba choko. Une recherche simplifiée, à partir de Japan et de cup, permet de repérer, visuellement, un soba choko de facture contemporaine, daté de 2000, 5,7 cm de haut, 8,5 cm de diamètre, référence As2001,16.239. Il appartient à la série de 272 objets, dont de nombreuses amulettes, qu’une commissaire de l’exposition Souvenirs in Contemporary Japan a rapportée en 2001. Il s’agit de Sara Pimpaneau, dont nous avons partagé avec le père, Jacques Pimpaneau — grand sinologue et fondateur du musée des marionnettes asiatiques Kwok On http://www.foriente.pt/340/kwok-on-collection.htm —, une exploration des maisons de thé de Chengdu, en 1986, pour en inviter un orchestre au Festival d’Automne, au Théâtre de Chaillot.

Au Metropolitan Museum New-York, https://www.metmuseum.org/art, plusieurs pièces anciennes remarquables.

 

LE NOM SOBA CHOKO

Apparu il y a environ 400 ans, le gobelet en forme de tronc de cône, dont la hauteur est égale à sa base, a été nommé plus tard soba choko. Sobaそば, signifie sarrasin (blé noir) et choko猪口, qui est un mot rare et écrit en deux caractères kanji qui se prononcent d’ordinaire différemment, inoguchi, désigne une petite tasse, un récipient associé à la bouche. Le nom attache donc l’objet à un usage particulier. Mais on peut comprendre, historiquement, que c’est avant tout une manière d’en faire, avec l’apparition des nouilles de sarrasin, un nom particulier, un nom propre. De la sorte, le soba choko est vanté aujourd’hui encore pour être d’usages multiples.


En 2022 (site Amazon), une Noodle Cup, emballage de céramique.

En chinois, mais aussi possiblement en japonais, soba, そば, s’écrit en caractères (kanji) 蕎麦.
En chinois, choko猪口, zhūkǒusignifie bouche de cochon, de la même façon que inoguchi signifie en japonais bouche de sanglier. Ceci doit être étudié de plus près. Mais il est amusant de noter que le groin de cochon est un tronc de cône en même temps qu’une bouche.
Le carré 口, kuchi, signifie, à la manière d’un pictogramme, bouche.

En coréen, 猪口 se prononce jeogu, très proche du japonais choko et du chinois zhūkǒu. Ceci conduit à penser que l’objet est venu, en conservant son nom — sa manière propre d’être prononcé — de Chine et de Corée, pour signifier petite tasse et non bouche de cochon (ou sanglier). 


Enseigne d’un restaurant, région de Lyon, 2022 [photo jlb]

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IMPORTANT
UNE ÉTUDE PAR DAVID MILLER, TRADUCTION SPÉCIALE

David Miller Plain Blue-and-White Soba Choko 1999
Daruma, Japanese Art & Antiques Magazine, 23, summer 1999
http://www.DarumaMagazine.com

[traduction et adaptation de l’anglais : LT + JLB]


Figure 1
Caractéristiques
Globe oculaire sur la base avec cachet du four/époque (janome kôdai kamajirushi)
Base de soba choko (betazoko)
Image de sceau particulier (mikomi)
Dessin du cercle bleu intérieur
Dessin de la bordure supérieure intérieure (renzoku mon)
Dessin de la bordure de base inférieure (hakama)

Les soba choko — petites tasses en porcelaine de la taille d’une tasse à café sans anse — sont la « Cendrillon » de la céramique japonaise : souvent oubliée ou considérée comme un objet de collection relativement peu séduisant. On le trouve pourtant dans des points de vente locaux et nationaux à travers le Japon. Ils sont peu connus ni appréciés à l’étranger. Les soba choko connaissant un boom au Japon, on en trouve aujourd’hui de plus en plus dans les magasins.

Cet article partagera quelques connaissances acquises et ouvrira une fenêtre sur le monde de cette fascinante forme Imari, en explorant les chronologies, l’évolution du design et des styles, en donnant un aperçu de base des indices de datation et en identifiant les caractéristiques clés de cette forme unique. Il se termine par une liste de la terminologie de base du soba choko — ainsi que des suggestions pour mieux comprendre « l’âme » du choko.

Ils dénotent l’esprit et la beauté subtile auquel d’autres genres de céramique de haut niveau aspirent. Les soba choko incarnent le vrai « Mingei » (artisanat populaire) et en même temps dégagent un esprit modéré mais austère (shibui) en ce qui concerne leur production, leur conception et leur utilisation. Le bon goût de la cérémonie du thé et du wabi-sari et le shibusa du soba choko peuvent être rapprochés, mais le choko est unique.

Une différence majeure avec les formes symboliques similaires est que l’humble soba choko apporte en lui-même une forme disponible pour tous. Les produits choko ne sont pas des articles dont l’édition est limitée pour une certaine clientèle, comme peuvent l’être d’autres articles en porcelaine, des meubles, les netsuke, sagemono [figurines vestimentaires, pendeloques] et les objets en laque de l’époque Edo.

Peu importe la profession, la philosophie, la religion ou le rôle que l’on assumait dans la société, chacun pouvait s’offrir le soba choko. C’est ainsi que la véritable « âme » du soba choko a pu toucher tout le monde, quelque chose que d’autres formes de céramique n’avaient pas pu atteindre, à cette époque-là, comme maintenant.

La définition de l’artisanat populaire par Yanagi Soetsu

Yanagi Soetsu, fondateur du mouvement de l’artisanat populaire, a défini en tant que Mingei le « bel objet d’art appliqué qui remplit une fonction pratique dans la vie quotidienne du peuple ». 

Il a dit que les vrais objets Mingei ont les qualités suivantes:

— créés pour les masses, ils ont été produits par des artisans anonymes pour des moyens et usages pratiques, d’un design simple mettant l’accent sur la beauté naturelle des matériaux, ils ont évolué à partir de la sagesse des siècles ;

— produits en grand nombre, à un prix abordable pour tous, ils ne reflètent pas un effort artistique conscient, mais un savoir-faire et une répétition ;

— ils montrent la beauté naturelle plutôt que la décadence ou l’élégance déclarée de l’art pour l’art ;

— ils incorporent les textures et les caractéristiques de la région où ils sont faits ;

— ils ne sont pas influencés par l’industrialisation, étant véritablement fabriqués à la main du début à la fin.

Chaque critère correspond parfaitement à l’humble soba choko produit entre les ères Shoki et Koki.

Perspective historique

Le terme soba choko, selon la plupart des spécialistes, est dérivé du mot coréen chonchi ou chongka – petite coupe à vin/bol.

Le soba choko n’a pas été utilisé comme on pourrait le penser – pour contenir la sauce pour le trempage des nouilles de sarrasin, comme son nom l’indique. Un tel modèle était utilisé à d’autres fins avant la production commerciale de nouilles. Les soba choko étaient des porte épices et des récipients pour boire du thé et servaient à d’autres usages culinaires.

Fait intéressant, des experts tels que Ogawa Keishi et Nagano Tari suggèrent que le premier magasin de nouilles a été ouvert à Osaka pendant l’ère Kyôho (années 1710), tandis que l’utilisation de choko aurait commencé plus de six décennies plus tôt.

Comme indiqué dans le livre de Nakano Tari, les archives indiquent que les premières nouilles ont été mangées à l’époque Kan’ei (années 1620), mais que cette nourriture n’a pas été commercialisée avant l’ère Kyôho. En plus d’Imari/Arita (Hizen), Kyûshû, les soba choko ont été produits dans les régions de Seto-Aichi, Kirikomi-Sendai et Odo-Tosa. Chaque région fabriquait le choko avec un design, une couleur ou une forme particulière. (fig 2)


Figure 2

Comme tous les artefacts historiques, le soba choko possède des traits révélateurs qui nous aident à dater et à identifier leur site de production. Les premières vaisselles Imari (ko-Imari) ont été fabriquées au cours de la deuxième décennie du 17e siècle, peut-être entre 1615-1620 (fin de l’ère Genwa) et se sont poursuivies jusqu’à la fin de l’ère Tempo (1844) avant de se modifier quelque peu à partir de là vers l’époque Meiji (1868-1912).

Il est intéressant de noter que les archives archéologiques indiquent qu’aucun tesson de soba choko n’a été trouvé au cours des « six fouilles de vieux fours » réalisées à Arita au début des années 1930. Par des fouilles, Mizumachi Wasaburo a étudié et retracé la production de soba choko dans les anciens fours d’Imari. Ses découvertes suggèrent que la production de soba choko pourrait avoir commencé beaucoup plus tard que ne le pensent de nombreux historiens du choko.

L’histoire fragmentaire d’Imari et de ses styles uniques a été progressivement reconstruite par des historiens à partir d’archives et de recherches archéologiques exhaustives. De nombreuses lacunes subsistent, mais la situation est plus claire qu’il y a vingt ans. L’émergence de la porcelaine Imari repose sur deux facteurs clés :

— la découverte de gisements d’argile fine blanche pour porcelaine à Arita et dans ses environs, Kyûshû
— l’habileté et le savoir-faire des potiers coréens/chinois, en particulier de Ri Sampei. 

Avec de nombreux autres artisans enrôlés, Ri Sampei a développé pour la première fois au Japon des techniques de poterie, de glaçure et de cuisson pour la porcelaine de haute qualité. On peut supposer que parmi ces articles figurait le soba choko, surtout en raison de la provenance coréenne du nom soba choko.

Les styles et dessins

Les paysans, les marchands et les nobles utilisaient quotidiennement le soba choko. Le modèle de choko, son dessin, sa forme et sa qualité indiquent certainement aux collectionneurs d’aujourd’hui la classe de société pour laquelle il a été conçu.

De mon point de vue, le dessin sur la plupart des soba choko possède trois thèmes principaux :

Les plantes symbolisant la prospérité, la santé et la longévité, pin, bambou, prunus, cerise,— thèmes du printemps — ou une combinaison des trois premières images appelées shôkikubai et appelées dans l’art chinois « les trois amis du froid hivernal » en fleurs dans le gel de février. 

Les paysages avec la mer, les montagnes, les aliments, les temples et les scènes de jardin.

Les dessins Mingei comme des motifs géométriques, des répétitions de lignes et d’images, ainsi que des images de récolte ou de saison. Sur de nombreux choko, des influences du sud, d’un dessin provenant de régions telles que les îles Ryûkyû, se manifestent par le bananier et par d’autres feuilles moins courantes sur le reste du pays. 

Ces dessins sont placés sur la surface extérieure du soba choko, y compris sous forme de panneau.

Des motifs ou des dessins placés dans un panneau avec cadre (fig. 3).

Des cadres en bandes ou en damiers, des motifs ordonnées géométriquement (fig. 4).

Des styles de forme libre, l’ensemble de la surface extérieure étant librement ornée de motifs (fig. 5)

Dans la plupart des cas, le motif à l’oxyde bleu de cobalt est appliqué à la main sur la surface de porcelaine qui reçoit ensuite une glaçure transparente. 

Le thème dominant du soba choko est celui des figures de plantes . Quelques choko ont des motifs de paysages et d’animaux ou des images de style Mingei (géométriques, etc.).

Pour les collectionneurs d’aujourd’hui, la valeur d’un soba choko tient au détail, à la clarté, à l’équilibre et à la couleur du motif sur les surfaces extérieures et sur la qualité du corps en porcelaine blanche. 

Dans le passé, les gens les plus pauvres ont généralement possédé et utilisé des soba choko avec un double motif symbole ou motif, afin de pouvoir les utiliser toute l’année, à la différence des choko ayant des thèmes saisonniers spécifiques. En d’autres termes, plus les thèmes des soba choko sont spécifiques, plus l’utilisateur doit en posséder pour qu’ils s’accordent aux saisons.


Figures 3, 4 et 5

Les ères Imari

La production Imari peut être divisée en trois époques, communément appelées Shoki, Chûki et Koki. À l’intérieur de chacune d’elles se trouvent des sous périodes définies selon des styles, des formes et des dessins caractéristiques. On doit veiller à ne pas trop simplifier cela. Ce serait faux, par exemple, de classer toutes les pièces de l’ère Shoki comme étant similaires. En outre, les experts ne sont pas unanimes dans la datation des premiers Imari.

Il existe des styles très distincts dans la conception et la forme du choko. Ils reflètent la métamorphose des premiers Imari au cours de cette période.

Shoki imari

La première époque de 1616-1720 comprend les époques Genwa et Kyôho. 

Beaucoup de soba choko des premières années de la période étaient de mauvaise qualité et souvent déformés, avec des parois et des bases épaisses. En général, les détails sous-glaçures étaient délavés, les corps inégaux et blanc cassé. 

Les raisons en sont principalement la sous-cuisson du corps d’argile ainsi que le processus d’essais et d’erreurs mis en œuvre pour la glaçure et la finition.

Les dessins simples à la surface du soba choko reflètent le style de vie de l’époque. Ils étaient peints à la main ou imprimés au pochoir, cette technique est appelée imban.

Les bases de tous les soba choko de cette époque étaient très épaisses et lourdes, avec une unique glaçure et un cobalt sous-glaçure (fig. 7).

Les variations du bord inférieur de la bordure reflètent également des styles distincts de «sous ère» (voir plus loin « Formes principales de soba choko »).


Figure 7

Chûki Imari

L’ère Chûki Imari, 1721-1788, s’étend sur 68 ans et sera la plus riche d’Imari choko. Elle a vu des changements très distincts dans la conception et la production du choko. Avec le perfectionnement des méthodes de production, la qualité des pièces s’est améliorée de façon spectaculaire.

La forme, le type de dessin des bordures intérieures, des bases et des surfaces extérieures ont changé rapidement. Les marques des fours et les sceaux d’époque ont commencé plus tard dans l’ère Chûki, mais sont plus dominants dans l’ère suivante. La qualité des glaçures, des motifs bleu de cobalt sous glaçure, des bases et des côtés du choko est devenue plus raffinée (fig. 8).

Les caractéristiques du style principal dans la première moitié incluent :
un rebord de base uni et mince et un dessous entièrement avec glaçure ;
aucun tampon mikomi mon, ni cercle de base creusé (janome kôdai) ;

aucune marque de four ou d’époque (mikomi moyô) au fond du choko.

Une autre caractéristique d’identification qui aide à dater le choko pour la plus grande partie de l’époque est l’absence de tout dessin de bordure supérieure intérieure (renzoku mon). Ce renzoku mon n’a été appliqué que durant les dernières années de l’ère Chûki et de l’ère Kôki. Il existe cependant des exceptions à cette règle.

À la fin de l’ère Chûki, les marques de four, les sceaux d’époque et les dessins de bordure intérieurs ont évolué. Le dernier point de référence utilisé pour dater le choko de cette époque est le rapport des diamètres de la base et de l’ouverture supérieure.

Un diamètre plus petit de la base indique avec précision si le choko a été produit au début ou à la fin de l’ère. En d’autres termes, plus la base est petite, plus sa fabrication est précoce (fig. 9).

Ozawa Keishi, spécialiste reconnu de la céramique et du soba choko, fait référence à une formule que les experts utilisent pour communiquer les proportions de choko. Dans son livre qui se traduit par Dictionnaire pictural du Soba Choko, il utilise les diamètres de la base (B) et du sommet (A), ainsi que la hauteur (C) pour identifier la proportion du choko. Les proportions sont alors : A / B = 1.3; A / C = 1.3; C / B = 1.0



Figures 8 et 9

Kôki era

La dernière ère de l’évolution du soba choko et des autres productions Iimari s’appelle Kôki : elle s’étend sur les 78 dernières années d’Edo (1789-1867). Kôki est la plus facile des trois à identifier,la plus ornée et décorative (fig.10). La grande majorité des Kôki choko peut être identifiée par les caractéristiques suivantes :

un sceau de four et/ou d’époque ;

le dessin de bordure supérieure intérieure (renzoku mon) est courant ;

le cercle en creux du dessous, « globe oculaire » (janome rôdai), plus il est petit, plus il est tardif (fig.10a) ;

une bordure décorative, appelée hakama, figure à la base extérieure du choko (fig.14) ;
un bord supérieur cannelé ou décoré (uwa-buchi) indique, à de très rares exceptions, une date Kôki (fig.11)




Figures 10, 10a et 11

Motifs de bordure (renzoku mon / uwa-buchi)
Il existe de nombreuses variations dans les motifs du bord supérieur de la bordure (renzoku mon). Les dessins de bordure intérieure ont été largement utilisés pendant la période Kôki. Certains motifs courants apparaissent sur le choko Imari. Le dessin dominant est en forme de diamant, avec une imbrication d’angles et de détails de panneaux et de lignes (fig. 12).

Il y a des variations de ce type de design standard, comme dans (fig.13)

Certains de ces modèles ne proviennent toutefois pas des fours Imari. Des motifs alternatifs complexes ont été inscrits sur le mikomi, sur l’extérieur et sur les bordures intérieures du choko. Des exemples de ces dessins sont visibles dans les rangées supérieures fig.13.

Ces éléments de dessin apparaissent dans la période transitionnelle (tardive) Chûki et dans tous les choko de la période Kôki.

La base extérieure du soba choko a généralement les mêmes motifs que la bordure supérieure. Cependant, au moins 90% des Shoki, des Chûki et 75% des Kôki choko ont une configuration en « trois filets divisés » à la base (voir le schéma de base à trois filets fig.13a).

Il y a cependant des exceptions à cette règle, comme on peut le voir fig.14

Les bordures inférieures ornées ne représentent que les Chûki transitionnels (ses dernières années) et le choko de la période Kôki. La conception de bordure la plus couramment utilisée est le hakama (U inversé), comme en haut à droite fig.14. Ce dessin est visible sur de nombreuses pièces Imari des époques Kôki, jusqu’au Meiji ancien.



Figures 13 et 14

Dessins de marques mikomi moyô sur la partie inférieure intérieure du choko

Deux marques ou sceaux principaux sont généralement placés sur le soba choko, à l’intérieur du récipient ou au centre de la base. Le type de tampon, sa position et son dessin donnent des informations sur le four (l’emplacement approximatif du four à Arita), la date et la formule de la céramique, par exemple Seto, Tosa ou Kirikomi.

Les Imari Choko ont une gamme de mikomi qui aide à les identifier. Quelques dessins sont placés sur le haut de la base des récipients les plus anciens de l’ère Shoki, mais cela ne dure pas longtemps. Beaucoup d’autres fours copient le choko Imari à la fin de l’ère Chûki et pendant toute la période Kôki.

L’imitation de leurs dessins, tailles et autres caractéristiques du choko incite les potiers Imari à commencer à placer un mikomi personnel sur leurs produits. Fait intéressant, les experts disent que les mikomis ont été appliqués à de petites assiettes Imari et à chawan (bols à thé) des années avant leur apparition sur le soba choko. La plupart des chawan ont une image de mikomi sur eux pour des raisons de beauté; cette caractéristique est propre au thé et à son appréciation.

Des exemples d’images de mikomi indiquant une origine non-imari comprennent des montagnes et des bateaux typiques du choko de Seto ; les îles, les oiseaux et les maisons sont caractéristiques des fours de Kirikomi.

Un autre trait intéressant est l’utilisation de fins filets bleus dans le cercle intérieur au bas de choko, en tant que bordure du mikomi. De manière générale, s’il existe deux cercles intérieurs à la base du bord intérieur, le choko appartient à la période Kôki. L’utilisation d’un cercle intérieur est courante à la fin de la période Chûki.

Les choko de style Chawan (pour boire du thé) de la période Kôki a souvent deux cercles intérieurs. À l’époque Kôki, les motifs de choko deviennent plus détaillés et plus sophistiqués.

Les principales formes de choko soba

Les images en coupe mettent en évidence les structures standard trouvées sur les trois époques de la production de Imari soba choko (concept visuel sur fig.15) est une adaptation du livre de Ogawa. Les dates dans cet article reflètent la production de soba choko estimée par les experts en soba choko, et non la chronologie habituelle de la porcelaine Imari.

Les variations de couleur et de forme

Selon les experts, des expériences sur la forme et le coloris du soba choko se sont poursuivies jusqu’en 1912 (fig.17).

Les choko de Kinrande ont une glaçure rouge et vert sur le bleu standard, rehaussée d’or. Le choko de couleur yunami chawan, des récipients en forme de tonneau à base étroite, apparaît au milieu de la période Chûki (fig.18)

La production de masse de choko de couleur va perdre de l’argent. Polychromer de plus petits articles prend du temps et la qualité devient inconsistante. De grands choko polychromes sont fabriqués pour la présentation mais sont loin d’être adaptés à la plupart des fours. Dans l’ère finale des Kôki, les couleurs et la présentation des choko dominent le marché de luxe. La fin de l’ère Kôki à Meiji est caractérisée par un « nouveau » choko —sencha chawan coloré (fig.19).

Cette étude sur le choko bleu et blanc «mingei» porte sur 200 ans (le sujet principal de cet article) et explique pourquoi les experts se limitent à l’ère Kôki et excluent Meiji.




Figures 17, 18 et 19

Conclusion

Cet article ne prétend pas être un guide faisant autorité pour le ko-Imari soba choko. Il reflète plutôt le mélange de connaissances et d’expériences personnelles ou empruntées, recueillies au cours de quelques années par un collectionneur fasciné par le soba choko. À la suite de ce partage, l’auteur espère que les lecteurs auront un aperçu de la beauté et de «l’âme» du soba choko. On peut également commencer à aimer collectionner ces gobelets dans une perspective culturelle et viser plus de connaissances encore.

VERSION ANGLAISE ORIGINALE [NE PAS REPRODUIRE]