Pendulaire

ter pendulaire
Jeudi 16 octobre 2014, 9h05, TER le long du lac du Bourget. Les pendulaires — celles et ceux qui vont travailler à Genève —, dont je fais partie parfois, travaillent souvent dans ce train. Ici c’est un début de dossier pour une exposition nommée Short Cuts — raccourcis — avec une recherche de mots pour en donner l’axe : fabrication, information, transformation, computation, concrétion, distanciation.

Derrière

rails fumee
Vendredi 6 décembre 2013, 13h48, trajet sur la ligne SNCF d’Orléans à Paris Austerlitz, Artenay, Loiret, usine de « sucres, alcools et céréales ».
1.
Si, dans le train, on regarde vers l’arrière, la vue se forme à partir de ses bords, ce qui est proche surgit dans le cadre, s’installe dans l’image et diminue pour disparaître en son centre. Comme passager, ma préférence va à cette disposition. Certes, si l’on conduit, il faut regarder vers où l’on va, futur qui a son incertitude. Dans le « travelling arrière », la perspective entretient notre mémoire immédiate et notre capacité de contemplation.
2.
On se plaît à citer la singularité des populations de langue aymara, dans les montagnes andines de Bolivie, du Pérou et du Chili. Pour elles, le passé se situe devant soi, dans le champ visuel, alors que le futur est derrière.
3.
On le constate de plus en plus souvent, l’expression derrière tend à remplacer après, ensuite. Inversion surprenante qui renvoie sans doute à la vision d’une étape, d’une conséquence, d’un avenir à découvrir.
4.
Les gens de télévision disent fréquemment, à ceux qui sont devant leur écran, qu’ils sont « derrière » leur écran.
5.
Dans l’autobus, le conducteur a changé sa phrase. Il dit « Avancez vers le fond » et plus « Avancez vers l’arrière ».