Roland Barthes

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empire-ravioli-2015
Samedi 17 octobre, 20h30, Boulevard de l’Hôpital, Paris 13e. L’Empire du milieu, c’est la Chine. L’Empire des Signes, c’est le Japon selon Barthes. Il faut un troisième sommet pour faire un triangle, une surface. Le ravioli c’est bon pour corriger le nationalisme et l’intellectualisme.

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barthes brecht ds bnf 2015
Dimanche 17 mai 2015, 17h, Bibliothèque nationale de France. Le centenaire de Roland Barthes est marqué par une non-exposition, un très long panorama imprimé en bleu dur sur des voiles qui volent légèrement, conçu par l’écrivain Éric Marty et l’architecte Patrick Bouchain. Les citations sont inscrites en quatre tailles de caractères, avec par exemple : « Pour que l’écriture soit manifestée dans sa vérité (et non dans son instrumentalité), il faut qu’elle soit illisible » R.B. IV, 347; ou encore : « Un mur, on le sait, appelle l’écriture : pas un mur dans la ville, sans graffiti » R.B. IV, 309. Au-delà de Brecht, très présent dans les premiers écrits, apparaît la DS (60 ans cette année), figure marquante de Mythologies (1957).

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rb par rb 1975
Dimanche 8 février 2015, 23h50, 93bis. Roland Barthes par Roland Barthes, éditions du Seuil, exemplaire personnel, édition originale de 1975. Page 187, un « dessin-graffiti » légendé « La graphie pour rien… ». Page 189, une « signature-graffiti » légendée « … ou le signifiant sans signifié. » La couverture présente, pour l’une des premières fois, un de ses dessins, aux crayons de couleurs. Sur à peu près 700, 385 dessins de Barthes sont à la Bibliothèque nationale depuis 2010. Voir : BnF. Graphie pour rien, graphisme illisible, exaltation du pur signifiant dit Tiphaine Samoyault. « Une écriture n’a pas besoin d’être « lisible » pour être pleinement une écriture. » écrit R.B. dans « Variations sur l’écriture » (Œuvres complètes IV, p.284). Il dit qu’il dessine en amateur, généralement le dimanche, au réveil. Nous avons eu, en avril 1999 à Kyoto, dans la maison de thé historique Omotesenke, l’honneur de voir, pour notre cérémonie, dans le tokonoma, la petite alcôve où est toujours accrochée une calligraphie, le dessin que Roland Barthes donna lors de sa visite. Car c’est bien le Japon qui devait l’inciter à dessiner de la sorte. Il en parle dans l’autre livre-album fétiche qu’est L’Empire des signes, Skira, 1970, y compris à travers le haïku : « Tout en étant intelligible, le haïku ne veut rien dire » (p.89).

barthes servandoni portail
Retour au samedi 24 janvier 2015, 17h, 11 rue Servandoni, Paris, 6e, où habitait Roland Barthes. Voir : http://jlggb.net/blog4/?p=2571. Sur le bas du portail, un dessin gravé dans la peinture noire. Le réseau de griffures se prête sans équivoque à la reproduction car il est lui-même une trace, une empreinte. On est aujourd’hui revenu — à l’excès selon moi — de l’assimilation exclusive, des années 80, de la photographie à l’indice. Pourtant, Barthes le dit dans La chambre claire, « la Photographie est plate, dans tous les sens du mot. » (p.164). Voir : http://jlggb.net/blog2/?p=4485. Alors, le paradoxe apparent, c’est que le « dessin » du portail est largement lisible et qu’il nous raconte toute une histoire de vélos, de valises, de semelles qui ont tracé leurs passages.

 

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barthes BB
roland barthes tiphaine samoyault
Samedi 24 janvier 2015, 17h, Paris, 6e. Il y a une semaine, Tiphaine m’a dédicacé son livre, qui fait événement, Roland Barthes, biographie au Seuil, 720 pages, 15 x 24 cm. Elle écrit « qui a connu » car je lui ai dit qu’en 1966 ou 1967, logeant au 11 rue Servandoni chez Annie P. et Boris P., — amis de mon ami Hervé B. —, j’avais croisé R.B. sous le porche. Il habitait au dernier étage de l’escalier B. Après 1975, lisant Roland Barthes par Roland Barthes, je fus retenu définitivement par ce passage, pages 168 et 169 :

Le shifter comme utopie

Il reçoit une carte lointaine d’un ami : « Lundi, Je rentre demain. Jean-Louis. »
Tel Jourdain et sa prose fameuse (scène au demeurant assez poujadiste), il s’émerveille de découvrir dans un énoncé aussi simple la trace des opérateurs doubles, analysés par Jakobson. Car si Jean-Louis sait parfaitement qui il est et quel jour il écrit, son message, parvenu jusqu’à moi, est tout à fait incertain : quel lundi ? quel Jean-Louis ?  comment le saurais-je, moi qui, de mon point de vue, dois instantanément choisir entre plusieurs Jean-Louis et plusieurs lundis ? Quoique codé, pour ne parler que du plus connu de ces opérateurs, le shifter apparaît comme le plus retors — fourni par la langue elle-même — de rompre la communication : je parle (voyez ma maîtrise du code) mais je m’enveloppe dans la brume d’une situation énonciatrice qui vous est inconnue; je ménage dans mon discours des fuites d’interlocution (ne serait-ce pas, finalement, toujours ce qui se passe lorsque nous utilisons le shifter par excellence, le pronom « je » ?). De là, il imagine les shifters (appelons ainsi, par extension, tous les opérateurs d’incertitude formés à même la langue : je, ici, maintenant, demain, lundi, Jean-Louis) comme autant de subversions sociales, concédées par la langue, mais combattues par la société, à laquelle ces fuites de subjectivité font peur et qu’elle colmate toujours en imposant de réduire la duplicité de l’opérateur (lundi, Jean-Louis), par le repère « objectif » d’une date (lundi 12 mars) ou d’un patronyme (Jean-Louis B.). Imagine-t-on la liberté et si l’on peut dire la fluidité amoureuse d’une collectivité qui ne parlerait que par prénoms et par shifters, chacun ne disant jamais que je, demain, là-bas, sans référer à quoi que ce soit de légal, et où le flou de la différence (seule manière d’en respecter la subtilité, la répercussion infinie) serait la valeur la plus précieuse de la langue ?

Roland Barthes par Roland Barthes, Seuil, Paris, 1975

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fleche electra 1600
Dimanche 1er décembre 2013. Ce blog a été créé le 1er décembre 2007. Les numéros jlggbblog, jlggbblog2, jlggbblog3 ont couvert trois fois deux ans. Le numéro 4 commence aujourd’hui. Plus de détails : http://jlggb.net/blog4/?page_id=22
Voir une sélection d’articles du numéro précédent : http://jlggb.net/blog4/?page_id=59

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