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Au final

ligne 9 31 12 2013
Mardi 31 décembre 2013, 16h23, Paris, métro, ligne 9, vers la station Voltaire. Entendu dans la conversation de ces jeunes gens — il est question  d’une épreuve en histoire des arts — : « au final… ». Certains s’offusquent de cette expression et demandent qu’on lui « torde le cou », d’autres sont agacés — je suis de ceux-là. Internet, les sites de défense de la langue française et les forums sont pleins de recommandations et d’arguments à son propos. Mais finalement, tout compte fait, en définitive, pour en finir, je vais me ranger du côté de l’usage dominant. La logique qui veut que le substantif soit la finale (l’épreuve, la partie finale), ou en italien et pour la musique finale (ce qui vaut à Libération, par exemple, d’écrire au finale) ne tient guère (d’ailleurs on dit bien, en français, le final d’une pièce musicale). Pourquoi ne pas reconnaître plus largement le substantif final à partir de l’adjectif final ? D’accord, il y a fin, qui donne à la fin. Mais, dans final, on entend finalité. La locution au final est adverbiale mais participe à la réticence envers les vieux adverbes. Elle s’énonce simplement, brièvement, rapidement, comme au total. Je crois d’ailleurs qu’elle vient de ce modèle. Je la rapproche aussi de derrière, noté il y a peu de temps : http://jlggb.net/blog4/?p=99. Le langage qui s’apparente au marketing, au management, à la communication pousse à amplifier ce qui signifie la conséquence, l’« objectif » à atteindre.

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