Samedi 15 août 2015, 12h, Aix-les-Bains. Conservé dans le tiroir de la table de nuit, apporté de Tokyo en décembre 2007. On sait que les crayons, quand ils jouent leur rôle, disparaissent. Garder des crayons de couleurs, c’est encore autre chose. Les couleurs sont souvent des circonstances mais elles sont aussi des gestes possibles, des intentions. L’illustration de l’étui supplée à l’action. On pourrait comprendre l’anglais, ou plutôt ici l’américain, comme « colorié » et pas de couleurs. Mais c’est possessing color. D’ailleurs, le dictionnaire traduit coloré ou colorié ? par colored or colored ?. Colorful conviendrait. Ce Mitsubishi est-il le même que celui des moteurs et du conglomérat militaro-industriel japonais aujourd’hui mêlé au nucléaire ? Ce sont bien les « trois diamants » mais pour une marque bien différente : ils ont été une très vaste compagnie de bateaux à vapeur mais aussi de cuivre, d’argent, etc. Ça se vérifie, le crayon a partie liée avec les mines. La marque est connue sous le nom d’Uniball, avec notamment les fameux feutres Posca. Cette gamme de 24 couleurs a été créée en 1951 et elle a au Japon, comme ici, un goût d’après guerre.
Étiquette : crayon
Mémoire de crayons, 1995-2001
Dimanche 14 juin 2015, 17h, dans l’exposition Des histoires d’art et d’interactivité au Musée des arts et métiers. Dans sa version originale, Mémoire de crayons, 1995-2001, une collection de 1024 crayons, une base de données pour ne pas les classer mais pour retrouver leurs histoires qui sont des fragments de la mienne.
Fragment autobiographique n°2
Jeudi 15 janvier 2015, 10h, Paris. En main, un crayon des années 50, Gilbert 33, fabriqué à Boulogne-sur-Mer. À rapprocher de mon apparition officielle dans la classe de ma mère, le 31 octobre 1948, école de Saint-Laurent en Royans, dans la Drôme, au pied du Vercors. Je n’ai jamais cessé d’aimer les crayons, voir : http://jlggb.net/blog2/?p=424. Au même endroit, dans la classe de mon père, je découvrais les caractères typographiques et la presse , « presse à volet » en aluminium fabriquée par la C.E.L., Coopérative de l’enseignement laïque, pour l’« imprimerie à l’école » selon Célestin Freinet. Le dessin provient de la brochure de C. Freinet et C. Drevet, Technique de l’imprimerie à l’école, Composition, Impression, Illustration, Échanges, Éditions de l’École Moderne Française, Cannes, 1949. Le goût pour l’imprimerie et la rencontre du texte et de l’image ne me quittera pas non plus. L’école selon Freinet fait à l’époque, en 1949, l’objet d’un film signé Jean-Paul Le Chanois, L’École buissonnière, que je vois dès sa sortie et qui est donc l’un de mes premiers films — à voir complet sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=PhXA9Hg18lU. Ici, la scène où les élèves composent un journal.
Voir « Fragment autobiographique n°1 » et « Fragment autobiographique n°1bis » du 5 janvier 2014.