Dimanche 22 novembre 2009, séance de 20h, cinéma MK2 Bibliothèque, Paris, 13e. Les Herbes folles, le dernier en date des films d’Alain Resnais, très critique, drôle, référentiel et autoréférentiel, moins morbide que le précédent, Cœurs, mais plus inquiétant. Voir le billet du 26 mai 2009, Alain Resnais à Cannes.
Commentaire par L.A., 23 nov. 2009 :
Claudio Magris, Loin d’où ? Joseph Roth et la culture juive-orientale. Paris: Seuil, coll. « Le Don des langues », 2009, 480 pages.
Dimanche 24 mai 2009, 19h59, Alain Resnais reçoit, au Festival de Cannes,
le Prix exceptionnel du jury pour Les Herbes folles et pour tous ses films.
Retransmission par Canal Plus.
Alain Resnais (87 ans) sur la scène, demande que tous celles et ceux avec qui il a travaillé et qui sont dans la salle, se lèvent. Photo d’un écran de télévision.
Ce sont les 50 ans de Hiroshima mon amour (présenté hors sélection officielle à Cannes en 1959 pour ne pas froisser les Américains) et c’est le moment de la sortie de Tu n’as rien vu à Hiroshima, un beau livre centré sur les photos qu’Emmanuelle Riva a faites dans ses jours quelques jours de liberté qui ont précédé le tournage à Hiroshima en août 1958. On y voit des enfants, la vie qui a repris, la reconstruction, et une qualité relationnelle admirable de la photographe et actrice (qui, comme par hasard, utilisait un Ricohflex=Rolleiflex). Mais l’album est impressionnant aussi par les fac-similés de lettres, de coupures de journaux, de journaux et carnets de tournages (Sylvette Baudrot, scripte). Les textes, passionnants, de Dominique de Nogez, de Marie-Christine de Navacelle et de Chihiro Minato, sont des éléments qui offrent beaucoup de recoupements et permettent d’approcher un film dont Jean-Luc Godard dit, en juillet 1959, qu’il est « un film qu’on était dans l’impossibilité de prévoir par rapport à ce que l’on savait déjà du cinéma » (rapporté par Dominique Noguez, p.38).
Le 28 juillet 1958, le cinéaste Alain Resnais partait au Japon tourner l’essentiel de ce qui allait devenir un film mythique de l’histoire du cinéma : Hiroshima mon amour.
C’est son premier long-métrage et le premier scénario de l’écrivain Marguerite Duras.
Le cinquantième anniversaire de ce tournage historique est l’occasion de proposer un regard nouveau sur ce film à travers des textes de Chihiro Minato, Marie-Christine de Navacelle, Dominique Noguez, et aussi d’un entretien avec Emmanuelle Riva. Un remarquable ensemble de photographies, qu’elle a prises avant le tournage, de la ville d’Hiroshima, de ses habitants et surtout de ses enfants, est présenté pour le première fois. Ces images exceptionnelles éclairent le film comme elles éclairent la résurrection, treize ans après le drame du 6 août 1945, de la première ville frappée par la bombe atomique.
À ces documents s’en ajoutent d’autres, tout aussi rares, des lettres d’Alain Resnais à Marguerite Duras, des photos du tournage, des pages du journal et des carnets de la scripte, Sylvette Baudrot.
(Texte de l’éditeur)
Coïncidences (ou plutôt intuitions du hasard, dirait Chris marker) et relations intéressantes :
Pour mémoire, mais cela est bien connu : Chris Marker cosigne avec Alain Resnais le film Les Statues meurent aussi, 1953. Il contribue aussi à Nuit et brouillard, 1955.
Alain Resnais et Chris Marker en 1954. DR
Le graphiste du livre est Néjib Belhadj Kacem, qu’on a eu comme étudiant en design graphique et multimédia à l’Ensad.
L’un des auteurs du livre, Chihiro Minato, qui est à l’origine de l’exposition, fin 2008 à Hiroshima et à Tokyo, des photographies d’Emmanuelle Riva et qui en a fait un commentaire à partir de son enquête sur place, est une relation de longue date, professeur à la Tama Art University de Tokyo (Tamabi). Il vient de publier, pour les 10 ans de l’Information Design Department, un joli livre intitulé Universe of Interaction (en japonais, Tokyo, 2008), avec une traduction de « La perspective interactive ».