Mercredi 28 octobre 2009, 16h, musée de l’Académie centrale des Beaux-Arts, Pékin. Dans l’exposition « Chinese Graphic Design in the 20th Century », détail d’une affiche : Révolution technologique et culturelle, 1958. Jolie image, énigmatique (magrittienne) et amusante. Alors il faudrait la démonter — ce qui, aujourd’hui ne doit pas être trop difficile — pour comprendre le gap avec ce qui se passe en 1958, ou bien, si elle n’est pas elle-même une aporie, pour voir en quoi elle y participe. Voir Arata Isozaki.
Étiquette : affiche
Pour passer de mai à juin
Non signé (J.-L.B. + B.D.), papier affiche blanc, 65 x 100, sérigraphie en 3 couleurs, Grenoble, Maison de la culture en grève et occupée par son personnel, fin mai 1968.
À la fin du mois de mai 1968, la position de graphiste-imprimeur à la Maison de la culture de Grenoble et la complicité d’un ami (Bernard D., aujourd’hui psychiatre militant) permettent de mettre en action le matériel de sérigraphie dont l’établissement vient de s’équiper sur la proposition de Jean-Louis B., scénographe et graphiste (la Maison de la culture de Grenoble a été inaugurée en janvier 1968 par André Malraux). Sont achetées, de la « soie » (taffetas de Tergal), des encres et de la gélatine photosensible. Deux maquettes sont conçues en utilisant le report photographique (technique rare à ce moment là, parce que réservée aux imprimeries professionnelles très spécialisées, dont par exemple l’Imprimerie Noblet à Grenoble, réputée précisément pour ses affiches en sérigraphie).
L’hebdomadaire L’Express vient de publier la photo remarquée — parce que comique et caricaturale — d’un cordon de CRS. On voit dans la ville, sur les panneaux d’affichage 320 x 240, l’affiche du parti gaulliste en forme de drapeau tricolore avec, en son centre et donc sur fond blanc, la photographie en noir et blanc d’une foule. L’affiche reproduite ici est destinée à venir en surcharge de cette très grande affiche : les bandes du drapeau sont horizontales, les policiers occupent le blanc, le bleu est exagérément bleu roi, le rouge très vif. L’affiche est tirée à deux en quelques dizaines d’exemplaires (par la même occasion, la technique de la sérigraphie est apprise, elle sera utilisée les années suivantes pour des cours à Vincennes) et quelques exemplaires seulement sont collés. Plus tard, en juillet, des Parisiens venus en « université d’été » d’un groupuscule sur le Campus de Saint-Martin d’Hères, vont reprendre la maquette mais en la dénaturant par des inscriptions ayant trait au 14 juillet (c’est cette affiche qui a été reproduite dans un l’ouvrage de Vasco Gasquet sur les affiches de 68, dans l’édition de 1978 comme dans celle de 2008).
Grenoble, le 9 mai 1968 (Photo trouvée sur Internet).