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[À compléter…]

http://www.ecrans.fr/La-capture-sort-de-l-ecran,12334.html

Libération, Écrans
vendredi 25 mars 2011 12:01
INTERNET
La capture sort de l’écran
par Marie Lechner
tags : net-art , Google , Google Street View , Google Earth

La capture sert en général à garder en mémoire ce qui se passe sur l’écran de notre ordinateur. Un « geste banal, entre instantané photographique, vidéo, collage et ready-made numérique, la capture d’écran n’a pas de statut défini », écrivent les artistes Caroline Delieutraz et Julien Levesque qui proposent en ce moment une exposition collective sur le sujet à La Tapisserie, où les membres du collectif Microtruc ont installé leur atelier. La capture, prise ici au sens large, s’extrait de l’écran d’ordinateur pour se décliner en photographie, impressions, wallpaper, livre, et installations interactives.

Sur la vitrine, défilent les couvertures du magazine de photoreportages américain Life, des décennies d’images capturées à la volée sur Google books, montrant le mouvement incessant du monde, une manière aussi de souligner la voracité du géant de Moutain view et son entreprise vertigineuse de captation de la vie. Mais dès que le visiteur s’approche, le défilement s’arrête brutalement : « End of file/End of Life. » s’intitule l’œuvre d’Albertine Meunier.

Marouflé sur le mur, le collage de captures d’écran de Jérôme Alexandre, façon papier peint, met en scène le procédé du phishing, qui permet de récupérer illégalement des informations personnelles souvent dans l’objectif de détourner de l’argent. Façon enquête, il remonte le fil, retrouve l’origine du spam et le serveur qui l’envoie, affichant à la fois sa localisation sur Google Street View et la galaxie de sites qu’il héberge (souvent en rapport avec le porno et le jeu). Gwenola Wagon part sur les traces de Phileas Fogg et refait le tour du monde en 80 jours sur Google Earth, ce qui donne lieu à un passionnant journal de voyage fait de captures d’écrans et de réflexions à feuilleter sur place.

Google Street View est au cœur aussi du docufiction de Jean Louis Boissier, qui tisse une intrigue diaporama façon Powerpoint, à base de billets sur son blog, de copies d’écrans dans Google Street View et une femme au visage pixelisé (voir : http://jlggb.net/jlb/?page_id=788). Julien Levesque collectionne lui ces visages floutés collectés lors de ses voyages dans Google Street View, qui semblent regarder droit dans l’objectif des caméras de la voiture Google, 1001 portraits méconnaissables qui vous fixent et défilent tels des fantômes dans un cadre photo numérique.

La série Disparitions de Florent Di Bartolo, collection de captures d’écrans quasi vides surmontées (wikipedia, youtube flickr…), évoquent l’apparence que prend la disparition temporaire ou définitive d’informations sur le web. En creux, elle montre également une évolution du web devenu dynamique, ce ne sont plus des erreurs 404, qui dit que la page n’existe pas. A l’ère du cloud computing, les pages existent, mais ce sont les contenus qui se sont volatisés dans le nuage…

Les internautes sont également appelés à participer, en envoyant leurs propres captures, qui seront publiées dans le catalogue en cours de l’exposition.

Exposition Captures
jusqu’au 26 mars à la Tapisserie, 13, rue Pétion 75011, Paris