2000 Le Modèle du thé




Le Modèle du thé. Assemblages des images vidéo-interactives correspondant aux trois situations construites sur le même modèle relationnel. Kyoto, 2000.

Le Modèle du thé, installation-performance interactive, réalisée à Kyoto, avec la participation de Dumb Type, montrée dans l’exposition de Jean-Louis Boissier, L’Exercice du sensible, Kyoto Art Center, 21 octobre – 12 novembre 2000.

Le Modèle du thé a pour ambition d’instaurer l’expérience sensible d’une relation au rituel de la Cérémonie du Thé telle qu’elle se pratique et s’enseigne dans un petit nombre de maisons de thé historiques, fondatrices de la tradition à Kyoto. Mais il s’agit aussi de mettre en question ce rituel, sa répétition et sa représentation. Pour cela nous mettons en place un dispositif vidéo-interactif qui donne au spectateur un nouveau type de perspective fondé sur la relation. La cérémonie du thé, avec sa temporalité, son espace, sa gestuelle, ses significations, occupe la place centrale dont on extrait le modèle interactif d’appréhension. Cependant, ce dispositif se met lui-même en perspective en proposant l’expérience directe de sa confrontation à d’autres réalités contemporaines, foncièrement étrangères à la cérémonie et pourtant comparables.

La cérémonie du thé traditionnelle de Kyoto est soigneusement observée et captée à travers les gestes et les événements, les relations et les sensations et dans la logique sensitive de l’architecture du pavillon de thé. Elle donne lieu à un ensemble lié de séquences vidéo-interactives. Chaque séquence étant enregistrée grâce à un dispositif de motion control, il est possible d’appliquer le même mouvement de caméra à deux autres situations : des événements quotidiens saisis sans modifications (scènes ordinaires de Kyoto), ou, au contraire, des scènes explicitement de fiction, performances inventées et jouées par des comédiens-danseurs de façon à s’inscrire dans le mouvement préétabli (mises en scène du Collectif Dumb Type).

Les prises de vues vidéo sont effectuées exclusivement selon un ensemble de segments de travelling horizontaux, de 85 cm de longueur, comportant des points  à leurs extrémités. L’axe de la caméra est toujours horizontal et orthogonal au déplacement. La trajectoire possible de la caméra sous motion control est inscrite avec précision dans la géométrie du pavillon de thé et répétable à l’identique en d’autres lieux.

Une attention particulière est portée à l’analyse et à l’enregistrement des sons et à leur restitution selon un assemblage sensible.

Équipe de réalisation et de production, Kyoto, 2000 et 2001
Conception :
Jean-Louis Boissier
Réalisation :
Jean-Louis Boissier,
Hajime Takeuchi
Production :
Koichi Mori
Masayuki Towata
Interprètes :
Collectif Dumb Type, Kyoto

Le Thé. Autre version du projet (non réalisée, tests en 2001 à Kyoto, maison de thé Saigyōan) : L’installation, telle que les spectateurs peuvent l’observer et en jouer, comporte un vidéo-projecteur animé d’un mouvement horizontal identique à celui que la caméra a connu sur son travelling horizontal. Par de simples indications de la main, le spectateur explore le diagramme des images interconnectées, celles de la cérémonie du thé, comme celles des scènes ordinaires de Kyoto et les performances de Dumb Type. Dans cette configuration, le spectateur peut passer, dans un même mouvement, d’un sujet à l’autre. Il peut faire et défaire chaque geste et chaque moment.





Photographies des prises de vues pour Le Thé avec la caméra sur un rail de travelling robotisé, Kyoto, maison de thé 西行庵 (Saigyōan), 2001. [http://saigyo-an.com]. ©jlb


Simulation de l’installation vidéo interactive Le Thé, Kyoto, 2001. Image de synthèse par Virginie Taravel, Paris, 2002.