Jeudi 27 avril 2023, 23h, Paris, publié sur Instagram avec la légende « La vie des objets. Bluetooth Selfie ». L’objet se nomme « déclencheur à distance ». Il concerne la photographie et la vidéo. Autrefois, il s’agissait d’une tige coulissante souple ou d’un long tube équipé d’une poire de caoutchouc. Là c’est le Bluetooth, un flux bidirectionnel d’informations numériques porté par des ondes radio. Dans tous les cas, c’est bien le doigt, le pouce qui agit pour déclencher la prise de vue. Maintenant que les appareils se confondent avec leur écran, que la visée se confond avec son enregistrement, l’autoportrait a changé de catégorie en s’affirmant comme données de moment, de lieu, de circonstances et en s’inscrivant dans une distribution sociale. Il porte donc une distance qui n’est pas nécessairement celle du miroir narcissique, qui est une transmission, qui peut être ironique ou critique. Le bouton détaché de l’appareil est lui aussi une distanciation. Le doigt qui appuie, la diode bleue qui souligne le geste, en sont le sujet par excellence.
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Mardi 11 avril 2023, 17h19, Avenue Franklin Roosevelt, Aix-les-Bains. Une suite de prunus trop voyants, trop roses, trop standards, nous déplaît. Mais un sujet apporte une correction originale. Le même arbre a bel et bien des fleurs roses et des fleurs blanches. Les roses sont celles des branches développées par la greffe, les blanches sont celles du porteur greffé.
Mardi 21 mars 2023, 15h, Musée Picasso, Paris. Jeune Garçon nu, Paris, automne 1906, huile sur toile. Pour le 8 avril, cinquantième anniversaire de sa disparition, Picasso Picasso connaît une direction artistique : Sir Paul Smith, couturier, designer, qui a son vocabulaire de motifs et de couleurs, dont ce rose éteint mais intense (#af7e93), venu d’une vidéo du site https://www.museepicassoparis.fr/fr/celebration-picasso-la-collection-prend-des-couleurs et non de ma photo.
Jeudi 2 mars 2022, 12h. Retenu pour le numéro 46 de La Couleur des jours, printemps 2023, http://www.lacouleurdesjours.ch/.
Samedi 25 février 2023, 17h30, grand magasin Manor, rue Jean-Jacques Rousseau, Genève. On l’a déjà noté, le rez-de-chaussée, étage de l’alimentation nommé « Rez Rousseau », n’apparaît plus que sous « RR ». Ce qui reste de Rousseau serait peut-être dans les fleurs, mais elles disent qu’elles ont subi tellement d’artifices. D’où viennent-elles, à quel prix social ? On se raisonne en le citant : « Il faut employer beaucoup d’art pour empêcher l’homme social d’être tout à fait artificiel » — Émile, livre IV.
Jeudi 23 février 2023, 17h, Allée verte, Aix-les-Bains. Le long du chemin, isolé, l’objet attire l’attention, et pose la question « à quoi je sers ? ». À attirer l’attention justement, d’abord à faire une image. La réponse est dans ses noms : un trait rouge vertical, un segment cylindrique, un tube, un bâton, un piquet, un poteau, un potelet, une borne, un repère, un jalon, un délinéateur, un marqueur, un signal, une balise ?
Mardi 21 février 2023, 17h, Route de Pugny, Boncelin, Aix-les-Bains. On entre chez l’horticulteur pour voir si se trouve là une plante aux feuilles brillantes, rougeoyantes, persistantes et aux grappes de fruits rouges, remarquée Cour de l’industrie à Paris. Dans la catégorie des nouveaux arbustes décoratifs à la mode, la figure se présente sous son nom, Nandina, avec l’indication d’une origine, Nanten en Japonais, ciel du sud.
Mercredi 15 février 2023, 14h15, Cour de l’industrie, rue de Montreuil, Paris, 11e. Rencontre d’un apparent paradoxe : des plantes vives, conditions de travail, sont là pour des ateliers (qui furent) industriels. Dans des circonstances perçues comme paradoxales : l’air de la ville est depuis plusieurs jours « très mauvais » ; jamais un mois de février n’a été aussi sec. Ce qui serait non paradoxal : un endroit en paix en temps de guerre.
Lundi 19 décembre 2022, 16h, en marge du terrain de golf, Aix-les-Bains. Même lorsqu’il est clair et bleu, le ciel n’est pas un plafond, une voûte, un volume indéfini. Tout aussi visible qu’un stylo, l’avion exerce un tracé consistant et souple, qui désigne avant tout un endroit particulier, puis les mouvements de l’air.