23 décembre 2021, 21h. 2/8. Huit instagrams d’art, le solde de 2021. Instagram parce que carré. Au cours de l’année, lorsque je voyais un tableau, une œuvre d’art de format carré, je l’enregistrais avec l’idée que ce pouvait être publié sur Instagram. Ici une seconde série de huit — maximum autorisé — avec les cartels, sans commentaire. L’ordre est chronologique de la création. Des significations émergent des rapprochements.
Josef Albers, Blue Call, 1956, Kunstmuseum Basel
Max Bill, blaues excentrum, 1958-1959, Kunstmuseum Basel
Ani Albers, Intersecting, 1962, Musée d’art moderne de Paris
Gerhard Richter, Motorboot, 1965, Kunstmuseum Basel
Enzo Mari, Manifesto II Traffico: Non ci sono alternative, 1967, Triennale Milano
A.R. Penk, Feuer, 1967-1968, Kunstmuseum Basel
Lygia Clark, Sculpture développable à manipuler, 1969, Musée national d’art moderne
Sally Gabori, Niljilki, 2006, Musée du quai Branly
Mois : décembre 2021
Instagrams d’art (1)
23 décembre 2021, 21h. 1/8. Huit instagrams d’art, le solde de 2021. Instagram parce que carré. Au cours de l’année, lorsque je voyais un tableau, une œuvre d’art de format carré, je l’enregistrais avec l’idée que ce pouvait être publié sur Instagram. Ici une première série de huit — maximum autorisé — avec les cartels, sans commentaire. L’ordre est chronologique de la création. Des significations émergent des rapprochements.
Félix Vallotton, Nu au fauteuil rouge, 1897, Musée de Grenoble
Aristide Maillol, Le Désir, 1907, Musée d’Orsay
Vanessa Bell, Abstract Painting, vers 1914, Musée national d’art moderne
Paul Klee, Senecio (Baldgreis), 1922, Kunstmuseum Basel
Alberto Giacometti, Homme (Apollon), 1929, Kunstmuseum Basel
Giorgio Morandi, Natura morte, 1948, Musée de Grenoble
Lucio Fontana, Concetto spaziale, 1950, Musée de Grenoble
Pablo Picasso, Foulard du festival mondial de la jeunesse et des étudiants pour la paix, 1951, Musée national de l’histoire de l’immigration
Panoyaux (Atlas du gobelet)
Un jeu didactique d’Enzo Mari
Samedi 18 décembre 2021, 23h, Paris. Découverte dans son exposition finale de Milan en septembre, cette pièce inconnue m’intéresse à plus d’un titre. Oggetto a composition autocondotto, 1959, modèle rotatif sur un chevalet, reconstruit en 2006, est un diptyque, une boîte sous-verre contenant des pièces de bois, un segment fixe laissant un passage et 18 carrés, losanges ou triangles qui présentent des textures gravées, et un sous-verre contenant une notice manuscrite qui est un mode d’emploi et une explication. Outre l’invitation à une expérience de situation concrète de composition plastique et signifiante, cet objet présente l’exercice d’une fabrication artisanale, manuelle, ayant valeur de prototype relatif à un fonctionnement artistique. Le texte dit entre autres (traduction par LT) :
1 saisir le cadre et le pousser vers le haut
2 tourner dans le sens anti-horaire
3 le remettre en place et évaluer esthétiquement la composition
4 répéter l’opération plusieurs fois
5 les compositions sont mine de rien toujours différentes mais leur qualité esthétique est la même
Une constante est la recherche d’un équilibre entre les lois qui régissent la matière et le hasard. Par exemple l’effondrement d’une paroi rocheuse qui se brise suite à ses structures cristallines ou sédimentaires. De même l’effondrement d’un monument antique qui se fragmente le long des lignes de sa construction. Au fur et à mesure que les pierres tombent, elles s’arrangent « au hasard », chacune trouvant son propre « autre » équilibre. La forme globale qui en résulte ne peut être que cela ! Par conséquent, nous percevons la qualité esthétique de la nature lorsque différents types d’aléatoire déterminent un « autre » équilibre par rapport au précédent. Pour démontrer cette hypothèse, j’ai créé un petit modèle en 1959 en intercalant des éléments modulaires de forme équivalente entre deux plaques transparentes. En faisant tourner le modèle, les modules internes se recomposent de manières toujours différentes mais de qualité esthétique identique. En 50 ans ce modèle a été exposé plusieurs fois… mais sans susciter chez ceux qui l’ont vu l’envie d’en vérifier la démonstration. Pour cette raison, j’ai créé aujourd’hui un modèle plus grand posé sur un socle, dont l’image allégoriquement instrumentale devrait favoriser le désir d’en vérifier la démonstration.
Grands Boulevards (Atlas du gobelet)
Lawrence Weiner
Ani et Josef Albers, suite
Ani et Josef Albers
Un trajet
Mercredi 1er décembre, Aubervilliers puis Paris, porte de La Villette, 12h30-13h30. L’achat de 10 kg de couverte pour porcelaine chez Ceradel m’amène à aller en métro aux Quatre Chemins. Il pleut, en sortant de la station je glisse sur le bord du trottoir et tombe violemment : « Ça va chef ? ». Je me nettoie la main au gel que j’ai dans la poche. Pour aller à l’atelier des Panoyaux, dans le 20e, je demande un Uber. Une Toyota conduite par Faiza est annoncée. Après un long embouteillage, avenue Jean Jaurès, puis des détours guidés par GPS, le métro Porte de La Villette. Par la fenêtre, avec comme musique de fond, Renaud Capuçon, le Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op.35 de Erich Wolfgang Korngold, je vois et photographie des dizaines, des centaines d’hommes, qui vendent et vendent, puis un assemblage de constructions de fortune aux bâches bleues, sur ce qui est nommé Square de la Porte de la Villette ou Crack Land, puis le périphérique.