Wilfredo Lam


Vendredi 12 juillet 2019, 17h30, Musée d’Orsay. Wilfredo Lam, Femme nue, 1939, musée de Grenoble, exposition Le Modèle Noir de Géricault à Matisse. Une jeune fille dit à sa mère qui fut Wilfredo Lam : « Peintre cubain né d’un père chinois et d’une mère descendante d’esclaves, qui rencontre Picasso en 1938, etc. » Cette peinture a été achetée en 1981 alors que le musée de Grenoble est dirigé par Pierre Gaudibert (avec qui nous faisons, cette même année, l’exposition Frans Masereel, qui accompagne notre exposition Cinquante ans de gravure sur bois chinoise.)

Supplément à l’allégorie


Vendredi 5 juillet 2019, 21h30, place de la Nation. La place de la Nation, transformée, va s’inaugurer dimanche. Hier sur Face Book, les regrets d’un donneur de leçons réduit aux vieilles cartes postales, qui n’a jamais approché les vraies les figures de Dalou et dénonce la destruction du bassin, « indispensable miroir ». La pièce d’eau a disparu au moment de la construction de la station du RER en dessous, il y a 50 ans. Et les bizarres crocodiles de bronze crachant en vain contre le Triomphe de la République, ajoutés en 1908, avaient été fondus sous l’occupation. On atteint plus facilement encore le monument car le creux qui l’entourait s’est effacé. Le jeune couple peut s’asseoir et partir par le smartphone rose. Le t-shirt porte le cœur rouge au regard hype de Comme des Garçons. De jeunes arbres derrière remplacent deux platanes bicentenaires abattus il y a un an pour réparer le métro. L’enseigne verte est l’une des trois pharmacies qui se font concurrence sur la place pour prétendre être toujours ouvertes. L’enseigne rouge, c’est la brasserie qui signe Le Dalou, désormais aveuglante en permanence par ses diodes. Les voitures sont un peu plus loin, un vélo longe des pelouses en tapis à l’arrosage robotisé. L’orange des immeubles haussmanniens donne la température, près de 40 degrés, la canicule contemporaine. Un supplément, Rousseau nous l’a dit, c’est ce qui s’ajoute mais aussi ce qui supplée, ce qui compense un manque.

Courbet géologue


Lundi 10 juin 2019, 10h, 93bis. Gustave Courbet est né le 10 juin 1819 naissait à Ornans. Pour ses 200 ans, on parle de lui. Je pense à ses rochers calcaires du Jura et à ceux que je connais de très près, du Vercors, ici au col de la Machine, le 6 août 2017. Sa toile La Roche pourrie s’annonce comme une étude géologique, le basculement d’un rocher, un événement géologique. Elle est une commande du géologue Jules Marcou rencontré à Salins les Bains. Voir : « La montagne selon moi » http://jlggb.net/blog5/?p=2549

Terre cuite serpentiforme et anthropomorphe



Vendredi 31 mai 2019, 19h15, Musée du quai Branly. Coupes à piédestal décorées d’un monstre serpentiforme, Panama, 500-900, terre cuite ; Vase anthropomorphe, culture sari, Pérou, 600-1100, terre cuite ; ce gobelet avait été remarqué dans l’exposition Georges Henri Rivière du Mucem le 28 février 2019.

Unter den Linden


Mercredi 15 mai 2019, 16h30, boulevard Anatole France, Le Mans. Alors que cette photo se prend, un dialogue : « Vous admirez nos arbres Playmobil ? » « Ce sont des tilleuls ? » « En principe ce sont de beaux tilleuls mais là ils sont massacrés chaque année au carré. » La culture formelle qui prend un jouet allemand comme référence nous amène au modèle allemand de l’alignement de tilleuls.

Figures de La Borne



Jeudi 9 mai 2019, 15h30, musée du Berry, Bourges. Vues de près et touchées hier chez Claudine Monchaussé et Claude Gaget à La Borne, et dans le musée de la poterie qu’ils y ont fondé par une recherche de trente ans, les femmes épis de faîtières, fontaines et bouteilles en grès de Marie Talbot. Dans la famille Talbot des potiers de La Borne, Marie (1814-1874) fait quant à elle figure d’artiste inspirée, décidée à signer chacune de ses pièces.

Le tronc de cône



Vendredi 12 avril, 16h, Musée Boijmans, Rotterdam. Le musée est en travaux, dans sa partie ancienne d’abord. Un couloir expose les œuvres marquantes, qui invitent au voyage pour être vues. Citée et revue par moi : Brueghel l’Ancien, La Tour de Babel, ca 1558, dite Petite Tour de Babel (94 x 74 cm) car une autre peinture de Brueghel, antérieure, deux fois plus grande, se trouve à Vienne. Il est dit que c’est une « spirale ascendante », mais c’est plutôt une « hélice conique ». Je m’intéresse au tronconique, plutôt qu’au cône. Le tronc de cône, segment cylindrique, met en mouvement grâce à ses limites, peut agir comme vis sans fin, et changer la direction du geste.