Vendredi 28 février 2014, 16h. Comme première plaque de la rue des Écoles — face au Studio Action —, comme plaque de thérapie mentale, je me dois d’être toujours très propre. Le nettoyage de ma surface de cuivre produit un dépôt verdâtre douteux sur le mur et efface le noir de mes inscriptions. Je ne vois pas comment éviter ces effets secondaires. Les techniciens disent « effet de bord ».
Mois : février 2014
La timidité des arbres
Dimanche 23 février 2014, 15h, Jardin des plantes. Assis au soleil dans l’allée principale — il n’y a pas eu d’hiver, il fait doux —, je vois que les arbres, s’ils sont constamment taillés pour garder leur alignement, ont cette pratique d’évitement que les botanistes — et notamment Francis Hallé — nomment « timidité ».
Voir « Perspective dans le jardin », 4 juillet 2012 : http://jlggb.net/blog3/?p=2866.
La succession (Vie des objets. Ch. 27)
Mercredi 19 février 2014, 23h, 93bis. Acheté à Kyoto en septembre 2013, un petit objet labellisé « Good Design » (http://www.g-mark.org/award/describe/38357?token=rLErMeU9ik). Le Good Design Award (http://www.g-mark.org/) est un concours international officiel fondé en 1957 par le Japon pour vanter ses produits. Son président est actuellement Naoto Fukasawa. Le terme « Good Design » peut faire référence à la « Gute Form » définie dans les années 50 par l’architecte, artiste et designer suisse Max Bill. Il a en outre été promu par le designer allemand Dieter Rams, dont le nom est associé à la société Braun dans les années 60 et 70 (http://jlggb.net/blog2/?p=1204). Ces notions sont fréquemment controversées pour leur dogmatisme mais elles sont attachées à des objets reconnus comme classiques pour leur fonctionnalisme, leur pureté formelle, leur qualité de fabrication. Toujours est-il que ces ciseaux à couper les poils du nez sont là parce que d’autres, qui venaient d’un héritage familial, avaient disparu, tombés sous un meuble. Les anciens — de la marque française Nogent — peuvent survivre dans le « super normal »; les nouveaux — Nostril Scissors Green Bell du Japon — jouent sur un ressort qui les fait passer pour « interactifs ».
Régulateur à boules
Mardi 18 février 2014, 15h, Musée des arts et métiers, Paris 3e. Une figure qui se répète de nombreuses fois dans ce musée, en grande partie centré sur les machines du XIXe siècle : un régulateur à boules (ici, machine à vapeur de Meyer, vers 1840). Il faut mesurer l’importance de l’invention « révolutionnaire », par James Watt (1736 — 1819) en 1788, de ce système d’autorégulation, de rétroaction dont on retrouve aujourd’hui le principe au cœur de nos technologies et de nos comportements.
Étienne-Martin à Paris
Dimanche 16 février 2014, 13h. La meilleure des sculptures du quai Saint-Bernard, Paris 5e : Étienne-Martin (1913-1995), Demeure 1, 1954-1958, bronze. Voir : http://jlggb.net/blog2/?p=2857.
Le pont Masereel
Dimanche 16 février 2014, 12h30, Pont de Bercy, Paris 12e. À la fin des années 70, Frans Masereel nous occupait avec ses gravures des années 20. La photo (tirage personnel cibachrome d’après une diapositive Kodachrome) où figure Liliane fut prise pour son 30e anniversaire et depuis, nous nommons ce pont « Pont Masereel ». L’élargissement par une deuxième voie date de 1992.
Frans Masereel, La Ville, Paris, 1925, livre de 100 gravures sur bois.
Voir : http://www.frans-masereel.de/15427_Die_Stadt.html
Des toiles
Gatti
Lundi 10 février 2014, 19h-21h30, Centre Pompidou. Armand Gatti a 90 ans (http://www.armand-gatti.org). Il est là avec Hélène Châtelain (qu’on voit dans La Jetée de Chris Marker), son fils Stéphane Gatti, Jean-Jacques Hocquard, tous du centre de création La Parole Errante à Montreuil. La présentation des films vidéo Le Lion, sa cage et ses ailes, et des artistes, est faite par Hélène Fleckinger, du département de cinéma de l’Université Paris 8. Les six films furent réalisés à partir du Centre d’animation culturelle de Montbéliard en 1975 et 1976, « selon » des ouvriers immigrés de Peugeot, polonais, marocain, espagnol, géorgien, yougoslave, italien. Il s’agissait de leur donner la position d’auteur mais pas en leur confiant la caméra — ce que Chris Marker tentait à la même époque, y compris à Sochaux, avec le Groupe Medvedkine — car « leur donner la technique c’est leur enlever la parole » dit Stéphane Gatti. La vidéo est à l’époque un moyen d’autant plus innovant qu’il est absolument primitif. La photo projetée montre la projection qui eu lieu au Centre Pompidou en 1978.
DVD : http://www.editionsmontparnasse.fr/p1364/Le-Lion-sa-cage-et-ses-ailes-DVD