Samedi 21 septembre 2013, 8h49, Tokyo, hôtel Villa Fontaine Shiodome. Dans le rituel du voyage japonais, cette « ion supply drink », dont les propriétés sont autant dans l’aspect du flacon que dans le liquide.
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Dimanche 8 septembre 2013, 15h — 17h30, imprimerie de lithographie d’art Idem (anciennement Mourlot, imprimerie de Matisse, Picasso, Miro, Dubuffet, Braque, Chagall, Giacometti, Léger, Cocteau, Calder, etc. et aujourd’hui de Barcelo, Closky, Mosset, Cognée, Fromanger, Alberola, Kentridge, Lynch, etc.) rue du Montparnasse, Paris 14e. Cocktail du mariage de Akiko Otsu (qui fut étudiante en arts à Tokyo puis à Paris 8 avant de travailler ici) et de Sota Atsumi (qui a étudié la cuisine avec Robuchon à Tokyo puis à Lyon, avant d’être chef chez Vivant à Paris).
Lundi 5 août 2013, 2h du matin, Nice-Savoie. À cette heure, l’envie de manger quelque chose de spécial peut se manifester. La petite boîte (32 grammes) d’anchois, de chez Monoprix, est marquée « Conserveries provençales », « Fabriqué au Maroc ». L’idée me vient de la placer sur une assiette rectangulaire, de chez Muji, en porcelaine hakuji (Kyushu, Japon), signée non officiellement par Masahiro Mori, le designer de Hakusan. Mais c’est le contexte qui peut expliquer ce geste : je regarde sur Arte, pour la deuxième fois le même jour car cet après-midi je dormais à moitié, un film sur Mondrian et un autre sur le mètre étalon.
Samedi 8 juin 2013, 12h — 12h30, Venise, La Biennale, pavillon du Japon. Une série d’expériences de création partagée est documentée par des films, des textes et des objets : une coupe de cheveux réalisée par neuf coiffeurs à la fois, une pièce pour piano jouée par cinq pianistes en même temps, un vase fabriqué par cinq personnes (des artistes chinois), etc. Le jeune artiste Koki Tanaka affirme un esprit d’économie et de modestie en reprenant la scénographie du pavillon post tsunami créé un an avant pour la Biennale d’architecture (conçu notamment par Toyo Ito, qui avait obtenu le Lion d’or).
Vendredi 14 décembre 2012, 22h, 93bis. Cadeau de Masaki, en direct du Japon, une tasse dont il dit qu’elle est pour un café « low res » (la « basse résolution » est un clin d’œil entre nous après un travail sur les images prises avec des téléphones, au début des années 2000), de la marque The Porcelains qui reprend une mosaïque typique des bains publics japonais, avec l’idée de « réchauffer les cœurs » (d’après le site de la marque).
Mardi 14 août 2012, 17h30, Kassel, Documenta (13), parc Karlsaue, installation de Shinro Ohtake (1955 Tokyo), Mon Cheri, A Self-Portrait as a Scrapbook Shed, 2012. Le texte du Guidebook dit « L’installation reflète les conditions de l’humanité au 21e siècle, rendant visible les dérives et l’insécurité qui façonnent notre monde matériel et la constante négociation entre nos espoirs pour le futur et les compromis qu’exige la réalité. » (p. 284). On note la famille venue avec de belles bicyclettes et de beaux vêtements, le père équipé d’un iPad pour prendre des notes visuelles, la mère lisant le catalogue, le fils attentif dans son T-shirt « Gute Kondition », la fille soucieuse de son body.
Extrait de « Les marchands traduisent », deuxième « leçon de poétique » du livre de Yoko Tawada, Journal des jours tremblants (Verdier, 2012), pp. 47-48.
En qualité de traducteur, Kôgyû Yoshio* possédait la clé de la médecine et de la botanique européennes. Aujourd’hui encore, l’activité de traducteur est placée plus haut au Japon que dans bien d’autres pays, probablement parce que la science elle-même, qui était née avec la traduction du chinois, se poursuivit dans la traduction du néerlandais**. […] On ne disposait pas à l’époque du mot « Europe ». Ainsi la science venue d’Europe était-elle appelée science hollandaise, rangaku (le signe ran signifie « orchidée », mais c’était alors une abréviation de Oranda, « Hollande ») […] Jusque-là, au Japon, l’unique repère était la médecine chinoise, et découvrir que la médecine occidentale présentait une autre image du corps que la chinoise fut une surprise pour les médecins de l’époque. Sugita Genpaku, principal traducteur des Tables anatomiques, explique dans son essai Rangaku Koto Hajime (« Le début de la science hollandaise ») à quel point le travail de traduction et les premières dissections de cadavre lui ouvrirent, ainsi qu’à ses collègues, un monde nouveau. À cette époque, la dissection était un tabou plus fort encore que l’usage de l’alphabet latin. Le corps humain était une surface close parsemée d’idéogrammes chinois.
* Yoshio Kôgyû, 1724-1800, chirurgien de Nagasaki.
** Les Hollandais, seuls étrangers autorisés à commercer avec le Japon, sont cantonnés de 1641 à 1853 dans l’île artificielle de Deshima (出島), dans la baie de Nagasaki.
Samedi 7 avril 2012, 17h, Cité universitaire, boulevard Jourdan, Paris 14e. La Maison du Japon, construite entre 1927 et 1929, est un lieu intéressant : la salle des fêtes, la bibliothèque, l’escalier. Dessinée par un architecte français classique, elle cite la tradition japonaise par certains traits et matériaux. Mais c’est dans la disposition des choses, des sièges, des tables et des livres, que l’on reconnaît le Japon.