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Si jamais

sunset vevey Jeudi 31 octobre 2013, 12h. La place du marché à Vevey, que nous avions déjà visitée, il y a des années, pour y repérer la maison de Madame de Warens. Soleil très vif pour cette fin octobre sur la Riviera, et l’envie de s’installer à l’abri de la bise à la terrasse du café Le Sunset. Allant au bar pour commander deux cafés, on entend la serveuse dire : « Service dehors, si jamais. » Cette tournure typique du français de Suisse romande m’est familière. Mais elle me surprend toujours par le goût de reproche qu’elle laisse. Ici j’entends : « Si vous voulez être à la terrasse, pourquoi ne vous installez-vous pas à attendre pour commander ? ». « Si jamais », ce n’est jamais que « au cas où ». Mais le suspens est troublant. J’ai connu Si jamais je te pince !… (de Labiche), et tous les si jamais suivis de quelque chose. L’ellipse est pourtant très efficace. Jamais n’est pas que l’envers de toujours, comme dans « Ne travaillez jamais ! ». Jamais est une variable qui prend son sens, positif, négatif, hésitant, au sein de la phrase et de l’énonciation. Jamais est un moment quelconque, une éventualité dans le temps, mais verse par nature dans le négatif, même sans négation préalable : « Jamais de la vie ». Pourtant, il y a le (comme déjà) et le magis (plus, davantage), qui fondent, par exemple, « À jamais ». Jamais, avec si, s’échappe dans le virtuel.

kaiseiken 2013 tasse
kaiseiken 2013
kaiseiken 2013 plan
Mardi 24 septembre 2013, 13h30, Tokyo. Dans ce quartier Ningyocho (un peu à l’écart, qui a une unité particulière, ce dont témoigne le plan posé au carrefour), j’avais découvert fortuitement le café Kaiseiken le 4 juillet 2011, qui a ses habitués venus lire le journal (voir : http://jlggb.net/blog2/?p=7983). Puis j’ai trouvé qu’il avait une histoire, qu’il avait été le rendez-vous favori de l’écrivaine Kuniko Mukoda (1929-1981), qu’on pouvait le « visiter virtuellement » grâce à un panorama photographique d’un réalisme très spectaculaire : http://panolooks360.net/miyamoto_facebook/kaiseiken/k.html. Que son actuel patron, Eisuke, était de la quatrième génération après le fondateur Akira Sato (http://www.ningyocho.or.jp/contents/information.php?id=19). Et qu’il était agréable d’y revenir pour constater qu’il a très peu changé — la tapisserie reproduisant des briques est nouvelle.

cafe kobe enseigne
cafe kobe tasse
Mercredi 18 septembre 2013, 11h40, Tokyo. Face aux Beaux-Arts à Ueno, un café de la chaîne du café de Kobe « Precious Moment Coffee ». Une chose qui me plaît au Japon : parfois tout est presque parfait, matières, lumières, ambiance. Et aussi les objets (la tasse et la cuillère Sori Yanagi réglementaires), le graphisme de l’enseigne.
Voir : « Dossier : Sori Yanagi (1915-2011) », 8 janvier 2012, http://jlggb.net/blog3/?p=757.

cafe-geneve-18mai2013
Samedi 18 mai 2013, 17h30, Genève, rue de la Bourse, un café rajeuni, ouvert sur la rue. À Genève pour rien, un ailleurs, mais avec rien d’inconnu. Un article du Temps, repéré ce matin sur mon mail quotidien mais non accessible car « Vous avez atteint votre quota mensuel d’articles disponibles gratuitement », lisible finalement sur ce journal présent par coïncidence sous mon macchiato : « Érasme. Quand la folie révèle les troubles de la société » : « Ce n’est pas celle de nos actuelles maladies mentales ». L’Éloge de la folie, « écart par rapport à la norme sociale », dont il est question ici, est malgré tout une réplique au DSM américain en passe d’être publié et déjà l’objet de multiples contestations. Par exemple, lu récemment je ne sais plus où, le fait de considérer comme une maladie cette pratique, très répandue et certes étrange, de publier sur son blog ou sur sa page Facebook l’image de la nourriture qui se présente à soi.
Voir, sur ce blog : « Entrecôte frites » (autre coïncidence, c’est ce que j’ai mangé au même endroit hier à midi).


Lundi 29 octobre 2012, 12h25 (heure d’hiver), Aix-les-Bains. Pause dans le tour Grand Port — Petit Port à vélo. Au café-restaurant Les Bateliers, qui a des allures de paillotte méditerranéenne, on commande deux cafés qui ne viendront jamais. Ce n’est pas grave, on aura pris le soleil.


Mardi 19 septembre 2012, 14h30, Genève, 24 rue Voltaire, près de l’École, salon de thé Chez Cartier, où nous avons nos habitudes, Daniel P., Daniel S. et moi, pour prendre un « ramequin » et un jus de pomme maison. La serveuse — il me semble qu’elle est nouvelle — nous dit : « Vous me faites signe pour les express quand vous les avez envie .» Formule assez jolie. Est-ce un lapsus ou un idiotisme genevois ?


Jeudi 8 mars 2012, 18h, 16 avenue Henri Dunant, Genève. Le Café du marché a été fondé en 1902*. L’architecture de son immeuble, une manière de chalet en béton armé, est étonnante et devrait faire l’objet d’un billet. Tellement stamm qu’on peut même y venir seul. Boiseries, table et chaises vernies dans des tons de jaune et de rouge, s’accordent à la lumière bleue de la plaine de Plainpalais par des vitres très hautes. Et ce pan de mur habillé de bois, juste contre la porte au centre de la vitrine, qui organise, sans en avoir l’air, à la fois l’espace et la clientèle.
* En 2002, pour son centenaire, j’y suis venu le jour où les prix étaient divisés par cent !


Vendredi 6 janvier 2012, 16h, café Le Flore en l’Île, Île Saint-Louis, Paris, 4e. Si on s’arrête ici, en faisant abstraction de l’accordéon parisien et du prix de l’expresso — pour justifier ce prix, on nous sert des truffes au chocolat hors limite et deux verres d’eau du robinet —, c’est pour les rayons de soleil. Le réchauffement de la planète y est vu par le petit bout de la lorgnette : cet hiver, on n’a pas d’hiver.