Vendredi 16 août 2013, 12h. Dans l’escalier du 93bis, un pan de mur a été dégagé pour en traiter l’humidité. Dans la partie haute, on distingue, par ordre d’ancienneté, une couche d’enduit clair, un gris clair ou un gris moyen, une couche de beige très clair, un enduit blanc, une couche jaune. Dans la zone où se découvre une pièce de bois (les cloisons de l’immeuble, qui fut un ensemble d’ateliers de menuiserie et date d’environ 1900, sont construites ainsi), on distingue un vernis transparent, un brun clair, un brun sombre, un gris sombre, un beige clair, un enduit blanc, un jaune. Dans la partie basse (la limite du soubassement a changé de hauteur), on distingue un enduit, un brun clair, un gris moyen, un enduit blanc, un gris sombre. Les dernières couleurs, enduit, jaune et gris sombre, sont celles de la dernière rénovation, il y a une dizaine d’années. Parlant du passé et du présent, Deleuze nous a donné un bel exemple de définition du virtuel. Pour chacun de nous, le passé, y compris le passé immédiat, fait partie du réel mais entre dans le virtuel. Se le rappeler, c’est l’actualiser. C’est pourquoi le virtuel ne s’oppose pas au réel mais à l’actuel. Si les actions des peintres de l’escalier sont à ranger dans le virtuel, et peuvent éventuellement appartenir à nos souvenirs et être ainsi actualisées, les couches de couleurs, même si elles sont cachées, appartiennent bien à l’actualité du mur. Une remarque encore : l’ombre du photographe s’ajoute à toutes ces couches.