janvier 2012

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Mardi 31 janvier 2012, 20h-23h, 5e étage du Centre Pompidou. En dépit de ce que dit, à deux reprises, Jean-Pierre Elkabbach, nous sommes au restaurant Le Georges, géré par Costes, et non pas les hôtes du Centre Pompidou et de son président, « mon ami Alain Seban ». Mais je me trompe, car nous aurons droit à l’exposition Danser sa vie. Toujours est-il que c’est la Fondation Lagardère qui invite, pour la remise de ses bourses à de jeunes créateurs. Pierre Lescure, Edmonde Charles-Roux, Jean-Marie Colombani, la gauche, le centre, etc. On est dans la télé. Il est question du Pôle emploi et de la façon d’en sortir par l’« excellence » et la « détermination ». Il y a quelques beautiful people, héros cités en exemple, comme Sarah Ourahmoune, championne du monde de boxe anglaise, membre du Boxing Beats d’Aubervilliers, étudiante à Sciences Po. Mais je ne peux photographier personne, ni le champagne, ni les excellents petits-fours salés puis sucrés. Quelques conversations sympathiques et de circonstance. Moins de monde, beaucoup moins de luxe qu’il y a quelques années. C’est la crise.


Mardi 31 janvier, 1h50. Voilà un livre que j’aime, pas seulement parce que c’est un bel objet, témoin de ce que peut être un livre, mais pour ce qu’il représente. Die Gediechte von Bertolt Brecht, 1400 pages, édité par Suhrkamp (très grand éditeur), à Francfort, en 1990 (sixième édition), imprimé et relié à Stuttgart. Le volume fait 38 x 95 x 150 mm, il est relié en toile fine rouge sombre. Je n’ai pas besoin de me réclamer du titre de Pierre Bayard, Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? Minuit, 2007. Je ne peux pas le lire, seulement tenter de le déchiffrer. Mais ça aussi me plaît, car j’aime cette langue. Je soupçonne que, chez Brecht, ce n’est pas la poésie qui m’intéresse. J’ai aimé ses chansons — qui sont publiées dans ce recueil. Mais c’est du théâtre. Et j’ai lu en traduction pas mal d’écrits théoriques. Je relève cette phrase : Es ist mir gleich, ob diese Welt Mich liebt (Ça m’est égal que ce monde m’aime). Et je ne le crois pas. Ce volume, qui a quelque chose d’une bible, je l’ai acheté à Berlin dans la maison de Brecht, Chauseestraße 125, le 24 juillet 1992.
voir : http://jlggb.net/blog/?p=204 et http://jlggb.net/blog/?p=5382


Vendredi 27 janvier 2012, 16h. Journées portes ouvertes à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, rue d’Ulm, Paris. Dans l’Atelier des objets communicants, ce petit montage qui n’a rien d’extraordinaire mais qui est amusant est symbolique de ce que l’on fait avec des diodes électroluminescentes, qui ont besoin de peu de courant. Ici la diode est branchée sur deux « pains » de farine humide et acidulée au jus de citron.

Digressions :


Joseph Beuys, Wachsplastik,1958. Transformateur, masse de cire. Vitrine de la salle 5 du Block Beuys de Darmstadt. [dr]


Joseph Beuys, Capri Battery, multiple, 1985. Citron, douille et ampoule. [dr]


Vendredi 27 janvier 2012, 15h, rue des Fossés Saint-Jacques (place de l’Estrapade) Paris 5e. Si les « R » de « cordonnerie » ont comme des jambes qui marchent avec des chaussures, alors on peut parler de dénotation augmentée. Sans compter que les lettres découpées et clouées connotent le travail de la semelle.


Mercredi 25 janvier 2012, 20h20, rue Champollion, Paris 5e — près de la Sorbonne et du cinéma Le Champo. « Tandis que monte notre colère / tandis que grandit notre colère ! » : ces graffitis ne sont pas des hiéroglyphes, mais ils entrent en résonance avec l’Égypte. Aujourd’hui, premier anniversaire de la place Tahrir, seraient-ils là sans la place Tahrir ? Le mur est blanc, la couleur orange est celle de l’éclairage public.


Mercredi 25 janvier 2012, 14h. Traversant le Jardin des plantes, comme souvent le mercredi au début de l’après-midi, je remarque, dans un parc presque sans fleurs et sous un ciel très sombre, cet arbuste aux branches nues mais avec des bouquets de fleurs roses et blanches délicatement odorantes. Il doit s’agir d’une espèce de viorne.


Mardi 24 janvier 2012, 23h55. Ce flacon, employé en chimie et en biologie, un erlenmeyer à ouverture étroite (inventé en 1861 par Emil Erlenmeyer, 1825-1909), me suit depuis les années soixante. Il ne provient pas des travaux pratiques du Lycée du Parc de Lyon ni de la Faculté des sciences de Grenoble. Je l’avais acheté à l’époque pour la clarté de sa forme, et peut-être comme signe de mon attachement aux études scientifiques au moment où je m’en écartais.




Samedi 21 janvier 2012, 15h, Chambéry, Les Charmettes. Dans la maison, où peut-être aujourd’hui encore, il n’y a pas d’électricité, cette porte en trompe-l’œil. Dans l’annexe dédiée aux expositions, cette chaise scolaire type Mullca 510 (voir : http://jlggb.net/blog/?p=380) qui reste à coup sûr de notre exposition d’il y a maintenant près de dix ans, ici même : Moments de Jean-Jacques Rousseau. Et ce panneau, inauguré hier matin par le ministre de la culture : un nouveau label « Maison des illustres », certainement une bonne nouvelle pour Les Charmettes, mais cette citation, qu’il conviendrait de compléter, sinon c’est un contresens :

Ici commence le court bonheur de ma vie; ici viennent les paisibles mais rapides moments qui m’ont donné le droit de dire que j’ai vécu.
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, Livre VI.



Samedi 21 janvier 2012, 13h45, Auberge de Brison, Brison Saint-Innocent, Savoie. Un auvent de béton qui s’accorde à un platane. Pas de place entre la montagne et le lac. Pourtant, on y a logé la route et des haltes restaurants. Et en plus la voie ferrée, qui procure l’une des plus proches et des plus belles vues en travelling qui soient sur un lac.

« Nous n’avons que quatre philosophes […] Or ils présentent tous cette particularité de parler à proximité immédiate de la vie. »

Vendredi 20 janvier 2012, 18h30, Chambéry, salle du Manège, ouverture de l’année Rousseau avec plusieurs discours. Pierre Bergounioux, écrivain, fait, sans notes, une belle intervention en forme de leçon dont on peut écouter l’enregistrement ci-dessous :


Bergounioux-Rousseau

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