Enseignes

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Vendredi 27 janvier 2012, 15h, rue des Fossés Saint-Jacques (place de l’Estrapade) Paris 5e. Si les « R » de « cordonnerie » ont comme des jambes qui marchent avec des chaussures, alors on peut parler de dénotation augmentée. Sans compter que les lettres découpées et clouées connotent le travail de la semelle.


Lundi 16 janvier 2012, 19h30, rue de l’Athénée, Genève. Confirmation de la propension à mettre « coiffure » en cursives et croisement avec la série des néons.


Samedi 14 janvier 2012, 20h, rue de Montreuil, Paris 11e. La pancarte lumineuse « Plats à emporter » (ce n’est pas à proprement parler une enseigne, plutôt une bannière, une injonction performative), étant l’objet d’un véritable travail de terrain, il faudrait lui trouver l’ancrage scientifique qu’il mérite, en faire un projet anthropologique et linguistique. Dans ces cas, il faut commencer par collectionner. À suivre ?


Mardi 10 janvier 2012, 16h48, rue Saint-Antoine, métro Saint-Paul, traiteur « Les Délices d’Asie ». « Plats à emporter » fait partie de notre série « éloge du littéral » — voir par exemple « Néon littéral » du 11 juin 2011. Pourtant, c’est le contexte qui renvoie les mots du côté des actes de langage. C’est une désignation mais aussi une réalisation potentielle. Entre la signification linguistique déterminée et le sens que le contexte doit actualiser, c’est un débat qu’il faut soutenir (François Recanati, Le sens littéral, L’Éclat, 2007). À vrai dire, avec une enseigne de néon rouge, l’écart n’est pas si grand. Il fallait le demander à tous les artistes qui ont fait des mots avec du néon : Joseph Kosuth, Bruce Nauman, Mario Merz, Sarkis, Claude Lévêque, Jean-Michel Alberola, etc.

Contribution empirique à la discussion : prendre (emporter) une image est un geste qui appelle d’autres gestes, semble-t-il.


Vendredi 30 décembre 2011, 17h. Revenant de la poste de la rue des Boulets par le boulevard Voltaire, je croise une nouvelle enseigne dont l’Helvetica 75 bold me saute aux yeux — c’est rare dans une telle pureté. Au sujet de l’Helvetica, voir, sur jlggbblog2 : « Japon/Suisse », du 1er juillet 2011, http://jlggb.net/blog2/?p=6175 et « Dégage ! (Version Helvetica) », du 13 février 2011, http://jlggb.net/blog2/?p=4258. Voici une explication trouvée sur le Web :

En hébreu, le substantif emet dérive du verbe aman, traditionnellement traduit par croire, mais dont le sens premier est être ferme, ou être durable. Ainsi, emet n’exprime pas tant l’idée abstraite et intellectuelle de vérité, telle qu’elle est posée dans l’ordre de la connaissance (intellectuelle ou métaphysique), mais elle exprime bien plus largement la notion de solidité, de stabilité d’un être, ou de sincérité, de fiabilité et de loyauté d’une personne.


Reconstitution typographique en Helvetica Bold.



Dimanche 18 décembre 2011, 13h25, 14h25, boulevard Voltaire, rue de Bretagne, Paris. Des enseignes de coiffeurs, dont l’une au moins (la seconde) semble ancienne. Voir http://jlggb.net/blog2/?p=1907 et http://jlggb.net/blog2/?p=2084 et http://jlggb.net/blog2/?p=4946. Il y en avait une au 55 rue du Faubourg Saint-Antoine, mais elle a disparu avant qu’on la photographie. On devrait répondre à la question : pourquoi les enseignes de coiffeurs sont souvent en lettres cursives ?

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