En reconnaissance au théâtre de Gennevilliers

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Vendredi 18 octobre 2013, 20h. Le théâtre de Gennevilliers, fondé en 1964 par Bernard Sobel — brechtien non repenti — dans ce qui était la salle des fêtes bâtie en 1934, devenu en 1983 centre dramatique national, est dirigé depuis 2006 par l’auteur et metteur en scène Pascal Rambert — qui l’axe exclusivement sur la création contemporaine. C’est à ce moment-là que Daniel Buren — artiste patenté de la gauche culturelle — s’associe à 15 élèves de la section de plasturgie du lycée Galilée de Gennevilliers et leur fait fabriquer des flèches pour conduire au théâtre.

Au total 100 flèches sont installées sur le territoire de Gennevilliers avec plusieurs « chemins » desservent les axes stratégiques de la ville. Peinte en rouge et blanc, cette flèche est composée de différents éléments associés entre eux. Chaque élément de couleur rouge ou blanc étant obtenu à partir d’un moule par coulée et moussage de polyuréthane. Longue de 60,9 cm, chaque flèche pèse 2,25 kg et a une épaisseur de 8,7 cm. Selon la nomenclature immuable des œuvres de Daniel Buren, la largeur de chaque rayure est de 8,7 cm. La flèche est scellée à 2,50 m du sol.

On peut aussi voir cette flèche comme le repère rassurant d’un espace artistique auquel on appartient déjà. « À 15 minutes de Place de Clichy » souligne le site http://www.theatre2gennevilliers.com. Dirait-on la même chose du théâtre des Champs-Élysées ou du théâtre de Chaillot ? Qui penserait à rappeler que le théâtre de Gennevilliers se trouve rive gauche ? C’est que nous sommes ici en banlieue. Pascal Rambert le dit : « Le T2G est en proche banlieue nord de Paris. C’est-à-dire qu’il est situé à l’épicentre de ce qu’est aujourd’hui la société contemporaine : croisement des flux migratoires, mixités sociales et ethniques, précarité, accélération des échanges. »

Cinéma

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Vendredi 6 septembre 2013, 16h, cinéma City, place des Eaux-Vives, Genève. Si le caractère Cooper black est efficace pour « Pizzeria », il l’est aussi pour inscrire dans l’espace : « Cinéma » (au prix d’un accent fantaisiste et d’une étoile à la place du point). Le caisson blanc est lui aussi intéressant.

Enseigne : Enseignes

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Mercredi 14 août 2013, 19h, boulevard Voltaire, Paris 11e. Une redondance qui aurait pu faire tordre le nez à Roland Barthes et qui a fait la fortune de Joseph Kosuth (voir : http://jlggb.net/blog3/?p=1386 et http://jlggb.net/blog3/?p=1420). On a vu des enseignes de serrurerie en fer forgé (voir : http://jlggb.net/blog2/?p=1301) et des enseignes de néons en tube néon. On peut apprécier ici une tautologie légitime et assumée. Mais, à vrai dire, toute enseigne peut être classée dans cette même catégorie : « Coiffure », « Boucherie », etc. On dira, en termes savants, « une désignation de désignation » (Julia Kristeva) ou en termes populaires, « c’est écrit dessus » (voir : http://jlggb.net/blog3/?p=3611).

L’Olivier d’or (un peu d’histoire)

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Vendredi 2 août 2013, 10h30, rue de Montreuil, Paris 11e. Pour ses enseignes, ce restaurant tunisien (nous passons devant tous les jours en pensant à l’actualité de la Tunisie) a choisi le Cooper Black, dans une version avec « relief », et des caractères plus directement Art nouveau évoquant une calligraphie orientale. Juste en face se trouve la rue de Tunis, une voie étroite qui vient de la place de la Nation (place du Trône, et du Trône renversé, créée en 1660 à l’occasion du retour de Louis XIV et de sa cousine germaine Marie-Thérèse d’Autriche après leur mariage, destiné au rapprochement de la France de l’Espagne), située entre l’avenue Philippe Auguste et l’avenue de Bouvines (la bataille de Bouvines dont Philippe Auguste est le grand vainqueur, le 27 juillet 1214, et dont Georges Duby démontre, dans Le Dimanche de Bouvines, paru en 1973, en quoi elle est un événement « fabriqué », ranimé à la fin du XIXe siècle dans un mouvement anti-allemand, moment où, probablement, ces rues et boulevards sont nommés. Voir ici ). Quant au nom de Tunis, il rappelle la mort de Louis IX (Saint-Louis) le 25 août 1270, parmi les victimes de la peste qui touche la 8e croisade lors du siège de la ville (il devait faire trop chaud, comme en ce moment).

Salon de coiffure de la rue de la Réunion

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Vendredi 2 août 2013, 8h40, rue de la Réunion, Paris 20e. Pour trouver ce type d’enseignes parisiennes, dont on a entrepris la collection depuis les débuts du blog, il faut aller dans des rues populaires mais anciennes, même si certaines, en tout petit nombre, ont été conservées et restaurées dans les beaux quartiers. De toute façon, elles disparaissent. On voit ici comment elles se redoublent de lettres autocollantes découpées au laser, avec une continuité intéressante vers le caractère Cooper Black qui, objectivement, dénote l’« Orient ».

Une enseigne classique

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Mardi 30 juillet 2013, 16h45, rue de La Butte aux cailles, Paris, 13e. Campagne d’été de la collection d’enseignes. Ce qui fait dire qu’il s’agit d’une enseigne classique, comprise au sens de la modernité du milieu du XXe siècle : le gris de la devanture en tôle nervurée; les caractères en volume et en métal eux aussi, apparentés au Vendôme; l’alignement sans marge du pied de l’enseigne sur le haut de la vitrine.
Autre référence : « Coiffure française », http://jlggb.net/blog3/?p=3602

Le retour

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Mardi 23 juillet 2013, 9h20, Aix-les-Bains, Boulevard des Anglais. En revenant du garage à Grésy-sur-Aix où l’auto est laissée ce matin pour contrôle technique. Aix est remarquable pour la dénomination fréquente de ses maisons et immeubles. Référence anglaise ? Influence des nombreux hôtels et résidences de locations ? Combinaison d’un esprit bourgeois et d’un esprit petit bourgeois sur fond aristocratique et paysan ?
Voir :
14 décembre 2008 : http://jlggb.net/blog/?p=987
25 avril 2010 : http://jlggb.net/blog2/?p=1959

Enseignes à Lausanne

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Samedi 6 avril 2013, 14h30 et 16h30, Lausanne, escaliers du Grand-Pont et boulevard de Grancy. Une enseigne « Coiffeur » à la française (métal découpé sur fond d’eternit ondulé) et une enseigne « Coiffure » d’une facture typiquement suisse (peinture ou sérigraphie sur caisson lumineux trapézoïdal). Deux points communs : l’écriture cursive et le rouge.

Une petite leçon de chinois : 老西门


Lundi 19 novembre, 13h. Métro de Shanghai, station Laoximen, 老西门, qu’on peut traduire Ancienne porte de l’ouest. Je suis content de savoir lire quelques caractères, les reconnaître, les prononcer approximativement, comprendre leur signification. Parmi ceux là : 老, lao, qui signifie vieux, comme dans Lao Zi (Lao-Tseu), Lao She (l’écrivain, 1899-1966) ou laoshi (professeur); 西, xi, qui signifie ouest, comme dans Xian (la ville, « paix de l’ouest »), Xi Hu (le Lac de l’ouest, à Hangzhou) ou comme dans 布瓦西埃 (buwaxiai, composé de 布, bù de tissu, 瓦, wǎ de tuile, 西, xi de ouest, 埃, āi de poussière, la transcription de mon nom de famille); 门, men, qui signifie porte, comme dans Tiananmen (Porte de la Paix céleste).