Mercredi 20 novembre 2013, 14h30, Université Paris 8, Saint-Denis. Toute une époque (les années 70), la grille d’exposition en acier zingué, ordinairement nommée « grille caddie » (Wikipedia dit que c’est une antonomase : poubelle, silhouette, bic, frigidaire, kleenex, etc.), synonyme d’expositions « populaires » — dans des lieux publics, maisons des jeunes, foyers, centres commerciaux — sur des sujets documentaires, voire de propagande, ou d’art amateur. La transparence fonctionnaliste de l’anti-cimaise. Voir, 25 mai 2024 : https://jlggb.net/blog9/2024/05/25/exposer-la-vie-des-objets-ch-161/
Catégorie : Objets
La chaise pour enfant d’Enzo Mari fabriquée au Japon par Hida
Lundi 11 novembre 2013, 23h30, 93bis. Achetée le 23 septembre à Tokyo dans un geste volontariste (http://jlggb.net/blog3/?p=6560), cette petite chaise — référence : Arda Kid’s Chair EM285 — fait partie de la ligne de mobilier dessinée par Enzo Mari pour le fabriquant Hida (http://www.em-hida.jp/ et http://www.kitutuki.co.jp/) à Takayama. Nous avions découvert ces meubles sur place en avril 2008, voir : « Enzo Mari Sugi », http://jlggb.net/blog/?p=408. Les choix du fabricant sont d’ordre éthique et politique autant qu’esthétique. Pour utiliser le bois local, le sugi — variété de cèdre, arbre national du Japon –, il valorise son aspect noueux et met au point une technique de compression qui le durcit. Et il fait appel à Enzo Mari, mondialement reconnu pour son talent autant que pour sa critique du consumérisme. Dimensions : 25 x 29,5 x 44 cm. Poids : environ 1,2 kg — deux fois plus léger qu’une chaise comparable en hêtre d’Ikea. Les meubles Hida-Mari sont relativement chers au Japon. C’est probablement pour ça qu’ils n’ont pas été vendus en Europe.
Ikebana façon 93bis
Samedi 9 novembre 2013, 23h, 93bis. Sans arrangement particulier, des fleurs de clématite coupées dans la cour, dans un beau vase rapporté du Japon (porcelaine Hakusan, design de Masahiro Mori), avec un minimum de lumière. Voir : « La joli spontané », 20 mai 2013, http://jlggb.net/blog3/?p=5809.
Matt Mullican (suite)
Mercredi 6 novembre 2013, 13h. Galerie Freeman, rue Quincampoix, Paris, 4e, « Collecting for the Studio », exposition de Matt Mullican. Overall Chart, gouache et pastel gras (frottage), 2013; Table N°4, 1ères éditions de comic books, pierres taillées préhistoriques, figurine de Ramsès (ca 1200 av. J.-C.), calendrier de l’amitié (1918).
Voir : http://jlggb.net/blog3/?p=4133; http://jlggb.net/blog3/?p=4114; http://jlggb.net/blog3/?p=5873.
Si jamais
Jeudi 31 octobre 2013, 12h. La place du marché à Vevey, que nous avions déjà visitée, il y a des années, pour y repérer la maison de Madame de Warens. Soleil très vif pour cette fin octobre sur la Riviera, et l’envie de s’installer à l’abri de la bise à la terrasse du café Le Sunset. Allant au bar pour commander deux cafés, on entend la serveuse dire : « Service dehors, si jamais. » Cette tournure typique du français de Suisse romande m’est familière. Mais elle me surprend toujours par le goût de reproche qu’elle laisse. Ici j’entends : « Si vous voulez être à la terrasse, pourquoi ne vous installez-vous pas à attendre pour commander ? ». « Si jamais », ce n’est jamais que « au cas où ». Mais le suspens est troublant. J’ai connu Si jamais je te pince !… (de Labiche), et tous les si jamais suivis de quelque chose. L’ellipse est pourtant très efficace. Jamais n’est pas que l’envers de toujours, comme dans « Ne travaillez jamais ! ». Jamais est une variable qui prend son sens, positif, négatif, hésitant, au sein de la phrase et de l’énonciation. Jamais est un moment quelconque, une éventualité dans le temps, mais verse par nature dans le négatif, même sans négation préalable : « Jamais de la vie ». Pourtant, il y a le jà (comme déjà) et le magis (plus, davantage), qui fondent, par exemple, « À jamais ». Jamais, avec si, s’échappe dans le virtuel.
Qu’est-ce qu’un mouchoir ?
Vendredi 25 octobre 2013, 15h, Nantes. Au Lieu unique, une exposition à l’initiative de Patrick Bouchain (qui fut l’aménageur de cette ancienne fabrique de biscuits et, parmi nombre de réalisations, du théâtre de Gennevilliers cité précédemment) dédiée aux architectes, urbanistes et paysagistes Simone et Lucien Kroll. Difficile de photographier une exposition faite de documents et d’événements. On s’intéresse à l’envers du décor, comme on l’avait travaillé dans nos expositions Image calculée (1988), Artifices (1992), etc., Jouable (2004) : les châssis, faits de battants — termes professionnels du théâtre — emploient ces triangles de contreplaqué comme renforts de l’équerrage que l’on nomme mouchoirs.
Gâteau pas cher
Lundi 14 octobre 2013, 15h. Gâteau pas cher (1,60 €) au restaurant Ikea de Villiers-sur-Marne (et plutôt bon, d’après L. et moi aussi). Un panneau nous explique que pour maintenir ces prix bas, il faut débarrasser son plateau. À vrai dire, ce gâteau figure sur le catalogue en ligne (http://www.ikea.com/fr/fr/catalog/products/30206306/), vendu par 4 pour 4,75 €.
Bakelse Princess. Gâteau crème/pâte d’amandes 320g . Une douceur royale. Le gâteau princesse, du nom des Princesses royales suédoises Margaretha, Märtha et Astrid, est LE gâteau préféré des Suédois, dégusté en toutes occasions. Continuer la lecture de Gâteau pas cher
われもの (Fragile)
Un objet apporté par la mer
Vendredi 27 septembre 2013, 15h10, plage de Karatsu (ci-dessous). L’objet que je ramasse, avec quelques coquillages familiers qui me semblent tout à fait nouveaux, est énigmatique. Parmi les déchets qui encombrent la plage, Hajime me signale, avec une pointe d’acrimonie, des emballages venus de Chine. On souligne d’ordinaire que l’on est ici plus près de la Corée (moins de 200 km) ou de Shanghai (moins de 800 km) que de Tokyo (950 km à vol d’oiseau). Cette proximité est donnée comme explication d’une pratique de la porcelaine venue de Corée. Masaki m’a parlé d’un artiste qui collecte et expose des objets « incompréhensibles ». Je lui ai dit que, pour ma part, je m’intéresse à l’inverse : comment des objets de la plus grande évidence (les crayons, les crassulas) butent sur l’opacité de leur origine et de leur histoire. Tout compte fait, cet objet tourné en bois léger, qui a été peint en noir, est sans doute un pion de jeu d’échecs.
–
Carte de Google Maps.
L’art de l’emballage
Lundi 23 septembre 2013, 10h40, Tokyo. Dans le quartier Toranomon, au sortir du show room d’Hida, fabriquant de meubles à Takayama, où l’on a bien voulu me vendre le modèle d’exposition de la chaise d’enfant en bois de sugi, cèdre du Japon (voir : http://jlggb.net/blog/?p=408), dessinée par Enzo Mari.