Araki Archeology

L’idée était de trouver un truc pour faire monter l’audience de ce blog volume 2. Sur le volume 1, l’apparition du mot manga (et aussi du nom rue Keller) accompagnant une photo de deux jeunes adeptes du cosplay (« Bastille manga », 26 août 2009), puis d’une référence à l’artiste japonais Takahiro Iwasaki à la Biennale de Lyon (« Montagne », 20 septembre 2009), avaient fait doubler le nombre de visiteurs. La réponse se trouvait sous mes yeux et en restant à ma table pour faire trois photos : une figurine en pendeloque d’un chat-araki (offerte par Hajime T.; il faudrait expliciter, à partir de diverses traditions japonaises, pourquoi les nœuds et autres amulettes ont de telles proportions au Japon, au point qu’on ne puisse pas fabriquer un téléphone, un briquet, un sac, etc. sans prévoir un orifice ou une boucle pour les attacher). De Nobuyoshi Araki (荒木経惟) on est passé au numéro d’octobre 1990, « Japon », de La Recherche photographique (dont j’étais le directeur artistique), puis à un CD-ROM rarissime du même Araki, 1997, qui hélas ne peut pas être lu sur les ordinateurs d’aujourd’hui. On verra le résultat. Mais c’est déjà un assemblage vite fait et attrayant.




Nobuyoshi Araki, figurine, 1999; Nobuyoshi Araki, de la série « Tokyo Nude », 1989, La Recherche photographique N°9, Paris, 1990; CD-ROM « Digitalogue Home Museum Series-13 », Tokyo, 1997.

Correspondance :
La question posée à Miki O. du nom et de l’origine des pendeloques japonaises, sa réponse :

Ce truc s’appelle « strap » (ou keitai-strap, 携帯ストラップ, donc c’est en anglais, je pense qu’il n’y a pas de mot japonais), comme vous l’avez dit, cela a une histoire dans la culture japonais (plutôt chez les jeunes), et je crois que l’on pourrait faire quelques analyses intéressantes.
Il y a 10 ans ou à peu près, entre les filles, les lycéennes, les collégiennes, ça se développait : variation de thèmes et de dessin, influence de la sub-culture, etc. Autour de moi beaucoup de lycéennes mettaient trop de « strap » à leur portable (10 ou plus). Aujourd’hui cette mode est plutôt pour les garçons otaku puisque beaucoup de straps sont des personnages d’animations (ou nana sexy, femme en uniformes, etc.). En tous cas, c’est toujours à la mode, je crois.
Exemples : http://www.strapya.com/products/33022.html
Et le mien :

Exploration :
On trouve trace de la pendeloque Araki au moins deux fois sur le Web (à condition de partir des mots en japonais) :
http://www.elephant-picture.jp/araki/
Ou encore, dans un post du 15 avril 2006 où il est question d’une rencontre avec Araki :

http://blog.livedoor.jp/otani_arc/archives/50589092.html

Il est amusant de noter que cet araki-strap est toujours à sa place sur un clavier d’ordinateur.

Nobuyoshi Araki, 1997 CD-ROM Revival

Extrait du CD-ROM de Nobuyoshi Araki (荒木経惟) « Digitalogue Home Museum series-13 » édité par Digitalogue, Tokyo, en 1997. Il s’agit d’un ensemble de photographies réalisées entre 1991 et 1993 avec pour prétexte d’accompagner 9 jeunes filles sur 9 itinéraires de petites lignes de chemin de fer dans diverses régions pittoresques du Japon. (Comme quoi il n’y a pas que des femmes nues, des chambres et des coins de villes dans l’œuvre d’Araki. Mais ce sont quand même là aussi des itinéraires érotiques et des ciels). Divers modes de consultation sont proposés dans ce CD-ROM, l’un des plus réussis du genre à l’époque. © Nobuyoshi Araki/Digitalogue. Collection jlggb.

[slide]