La cabale



Lundi 12 septembre 2011, 13h20, Panthéon, Paris. Deuxième apparition en deux jours. Une manifestation de la « cabale » qui persécutait Rousseau ? Mais, pour une fois, sa statue est remarquée. Pendant le temps de mes photos, c’est au moins une dizaine de passants qui ont saisi la même image. Voir « Supplément au monument », 23 janvier 2008 : http://jlggb.net/blog/?p=167

Rousseau pour mémoire



Jeudi 14 juillet 2011, 10h30, Môtiers, Val-de-Travers, Suisse. Pour mémoire, la maison (musée) Rousseau que nous avons visitée dès 1992. En 1998, le conservateur, Monsieur François Matthey, nous autorisa à filmer, et donc à toucher, les rubans tissés par Jean-Jacques Rousseau (il parlera de lacets) lors de son séjour (10 juillet 1762, 8 septembre 1765), cités dans les Confessions, Livre douzième (septembre 1762) :

« Une entre autres appellée Isabelle d’Ivernois, fille du Procureur General de Neufchâtel me parut assez estimable pour me lier avec elle d’une amitié particuliére, dont elle ne s’est pas mal trouvée, par les conseils utiles que je lui ai donnés, et par les soins que je lui ai rendus dans des occasions essencielles, de sorte que maintenant, digne et vertueuse mere de famille, elle me doit peut-être sa raison, son mari, sa vie et son bonheur. De mon côté je lui dois des consolations très douces, et surtout durant un bien triste hiver où dans le fort de mes maux et de mes peines elle venoit passer avec Therese et moi de longues soirées qu’elle savoit nous rendre bien courtes par l’agrément de son esprit et par les mutuels épanchemens de nos cœurs. Elle m’appelloit son papa, je l’appellois ma fille, et ces noms que nous nous donnons encore ne cesseront point, je l’espere de lui être aussi chers qu’à moi. Pour rendre mes lacets bons à quelque chose j’en faisois présent à mes jeunes amies à leur mariage à condition qu’elles nourriroient leurs enfans […]. »


« Mademoiselle d’Ivernois, Môtiers, 1763, le lacet ». Copie d’écran de notre CD-ROM Flora Petrinsularis, 1993-1994, publié dans Artintact 1, ZKM/Cantz, 1994.

Et toujours l’épine est sous la rose.


Lundi 23 mai 2011, 9h00. Aix-les-Bains, Nice-Savoie. En arrangeant le rosier New Dawn. Pour garder le rouge, il faut photographier très vite. Après moins d’une minute, l’effet de perle disparaît.

Il y en a un surtout qui m’est bien revenu tout entier, quant à l’air; mais la seconde moitié des paroles s’est constamment refusée à tous mes efforts pour ma la rappeler, quoiqu’il m’en revienne confusément les rimes. Voici le commencement, et ce que j’ai pu me rappeler du reste.
Tircis, je n’ose
Ecouter ton Chalumeau
sous l’Ormeau;
Car on en cause
Déja dans nôtre hameau.
……………….
……. un berger
……. s’engager
……. sans danger;
Et toujours l’épine est sous la rose.

Je cherche où est le charme attendrissant que mon cœur trouve à cette chanson : c’est un caprice auquel je ne comprends rien ; mais il m’est de toute impossibilité de la chanter jusqu’à la fin, sans être arrêté par mes larmes.

Jean-Jacques Rousseau
Les Confessions, Œuvres complètes I, La Pléiade, p. 11.

 

Des rues nommées Rousseau



Mardi 8 mars 2011, midi. Nouveau repérage dans le quartier Saint-Jean de Genève, des rues nommées à partir de Rousseau : Rue des Confessions; Sentier du Promeneur solitaire; Rue du Contrat social, Avenue de Devin du village; Rue du Vicaire savoyard, Rue d’Ermenonville; avenue de Warens; Rond-point Jean-Jacques. Il est question d’un projet de « réalité augmentée » où les plaques-titres joueraient véritablement d’embrayeurs à la lecture des textes dans leurs lieux. Ceci pour le 300e anniversaire de Rousseau, en 2012.

Sciences politiques


Vendredi 26 mars 2010, 16h40, café Le Basile, 34 rue de Grenelle, à l’angle de la rue Saint-Guillaume, Paris 7e. Un observatoire du monde selon Sciences Po. Photo dans les miroirs teintés jaunes. La conversation entre les deux jeunes gens à droite est d’un sérieux effarant (il y est question de l’exercice du pouvoir sous De Gaulle). Les trois autres personnes parlent de façon plus animée et souriante, mais de choses importantes. Ce que la photo ne montre pas, c’est que la jeune femme, au centre, allaite son bébé.

Lien : Au cours du vernissage de l’exposition de l’école d’art du Havre, le maire de la ville, Antoine Ruffenach, et son adjointe à la culture, voyant notre scène de l’allaitement maternel inspirée par Rousseau, ont amené la conversation sur le livre récent d’Elisabeth Badinter, Le conflit : la femme et la mère. Sans entrer dans la discussion, je ne me suis amusé à dire à quel point j’avais été agacé, il y a des années, par la préface violemment hostile à Rousseau qu’elle avait donnée — en féministe du XXe siècle plutôt qu’en spécialiste du XVIIIe — pour un catalogue consacré à l’iconographie rousseauiste du Musée de Chambéry (Rousseau, Révolution, Romantisme, République, catalogue d’exposition au Musée Savoisien, Chambéry, 1989).


Moments de Jean-Jacques Rousseau, scène « Le lacet », CD-ROM, Gallimard, 2000, copie d’écran.