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Mardi 28 décembre 2010, 14h30, rue du Faubourg Saint-Antoine, Paris 12e. Cette inconnue (vêtue de noir, comme il se doit pour aller avec l’orange) qui rentre innocemment, c’est l’une des suites de mon feuilleton marqué à l’adrénaline et aux poussées de pédagogie citoyenne. On en avait eu un avant-goût à Aix-les-Bains où, dans la boutique — on pourrait dire dans le flagship store de l’ancienne capitale du thermalisme — Orange, en s’entendant répondre, par un vendeur au teeshirt orange barré du mot Orange : « alors, pour ça, il faut s’adresser à Orange ! ».
La terre entière ne pense qu’aux téléphones (et éventuellement aux iPhones). Ce n’est pas pour ça qu’un poète révolutionnaire déclara « La terre est bleue, comme une orange ». Michel Deguy nous a expliqué que le mot important ici c’est : comme ; la terre est bleue comme une orange est orange. La même année (1929), un peintre, pas moins révolutionnaire, écrivit : « Ceci n’est pas une pipe ». Mais au moins, il y avait un dessin, et ce n’était qu’une mise en cause de la représentation, pas celle des mots. Au bord gauche de l’affiche qui vante la formule « Open », celle qui enferme tous les services d’Orange — téléphone, internet, télévision — dans un même contrat, on aperçoit sur ma photo l’amorce « ph… », de Photo Service. Ces magasins, devant le déclin de la photo, s’étaient d’abord mis aux services : doubles de clés, etc. Ils auraient pu attendre le retour des images saisies — à tirer quand même —, mais ils sentaient peut-être qu’elles reviendraient massivement avec les téléphones. Toujours est-il que ce magasin là non plus n’est pas la maison Orange. La preuve : si on assure son téléphone, on se retrouve avec un contrat qui ressemble à celui d’Orange, mais en plus « voyou » encore (cf. l’article du Monde du 9 décembre 2010, « Assurer son téléphone portable », qui rapporte les propos de Laurent Courtin, directeur commercial de SPB, qui conçoit les assurances de la plupart des marques : « ce sont des produits de voyous »). Je n’entre pas dans les détails de la comparaison entre l’assurance du « franchisé » Photo Service et celle de la maison mère France Telecom (sans accent, s’il vous plaît), qui révèlerait d’abord la sournoiserie d’Orange. Dans un autre magasin, du côté des Grands Magasins, je me suis fendu ce matin-même d’un cours de français auprès de trois Chinoises qui, au demeurant, étant immigrées à Paris, parlaient très bien le français. Non, il s’agissait d’apprendre à mentir, ou bien à Orange et à ses assureurs, ou bien à la police. Les contrats parlent de « vol avec effraction », de « vol à la tire », de « vol avec agression », mais l’expression « vol à l’arraché » qui est employée par la police pour décrire le modus operandi le plus fréquent des milliers de vols de mobiles, n’y figure pas. Il faudrait être blessé, avoir deux témoins : ce n’est jamais le cas avec l’habileté prodigieuse des duos de pourvoyeurs des lignes 13 ou 2, par exemple — voir le billet du 8 décembre 2010, « La disparition ».

REMARQUES :

1. On apprécie d’autant plus la « mercerie verte » du 14 octobre 2010.

2. Ce billet ressemble à un vrai post de blog (à la française).

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