Dimanche 26 juin 2011, 13h30, Kyoto, cinquième étage du magasin Bal (Muji et 3 étages de librairie) où se trouve un très agréable café de style occidental et par lequel je commence rituellement ce nouveau séjour : on y mange des plats légers et des desserts, on y boit du café et du vin, on y lit des magazines. Et aujourd’hui celui-ci dont la couverture reproduit une très célèbre statue bouddhique conservée au Musée national de Kyoto, que cite Roland Barthes dans l’Empire des signes, avec cet aphorisme définitif : « Le signe est une fracture qui ne s’ouvre jamais que sur le visage d’un autre signe. »
Quant aux deux petites filles, l’une en kimono, l’autre en costume d’écolière, elles sont avec leurs parents, dont on n’arrive pas à voir s’ils sont habillés traditionnellement parce qu’ils viennent de la campagne ou parce qu’ils sont branchés. En tout cas, c’est dimanche.
Barthes
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Occupation (34 : le signe est un visage)
26 juin 2011 dans Langage, Monument, Occupation, Personne par jlggb | Lien permanent
De la bibliothèque : Livre culte, 1957-2010
6 janvier 2011 dans De la bibliothèque, Langage, Livre par jlggb | Lien permanent
Mythologies Roland Barthes, édition illustrée par Jacqueline Guittard, parue le 14 octobre 2010, Paris, Le Seuil (EAN13 : 9782021034479), 256 p., 39 €.
J’ai lu pour la première fois Mythologies dans une édition parue en 1963, que j’ai gardée. L’exemplaire sur la photo est probablement l’édition originale, imprimée en mars 1957. Je l’ai acheté pour quelques francs aux puces de Plainpalais à Genève, le 10 juillet 1999. À côté de moi, Jean Starobinski consultait aussi les livres d’occasion.
Mythologies se termine ainsi :
Il semblerait que nous soyons condamnés pour un certain temps à parler toujours excessivement du réel. C’est que sans doute l’idéologisme et son contraire sont des conduites encore magiques, terrorisées, aveuglées et fascinées par la déchirure du monde social. Et pourtant c’est cela que nous devons chercher : une réconciliation du réel et des hommes, de la description et de l’explication, de l’objet et du savoir.
Septembre 1956
Julia Kristeva, extrait d’un article du Monde, « Autour des Mythologies de Roland Barthes », 12 octobre 2010 :
Jugement ? Révolte ? Nausée ? Non. La vigilance de l’ironie, plutôt : version élucidée du goût. Et cette délicate étrangeté aux conventions sociales, où se tient le style (« dimension verticale et solitaire de la pensée ») devenu une écriture (« acte de solidarité historique »). Une voix qui révèle, sous le futur sémiologue, le romancier freiné et le tragédien pudique […]. Aucune « déclinologie » pourtant dans ces démystifications. Quand il déplie les significations figées en mythe et déstabilise tout « arrêt sur image » par une cascade d’interprétations où le sens côtoie le non-sens, c’est la « profondeur du langage » que Barthes cherche, réhabilite et savoure avec un bonheur contagieux. Il n’y aurait pas d’autre solution à la menace des croyances absolues, des idéologies totalitaires, du nihilisme ? Tel est le sens de son a-théisme : face aux mythes opaques des uns et à la perte du sens des autres, « la question posée au langage par le langage » peut retourner « la carence du signe en signe ».
Big and Nice
6 janvier 2011 dans Enseigne, Langage, Typographie, Vitrine par jlggb | Lien permanent
Jeudi 6 janvier 2011, 16h30, Cours de Vincennes, Paris 12e. Vitrine d’un magasin de confection, enseigne lumineuse composée en Cooper Black. L’ « interdit » formulé par Roland Barthes dans Mythologies, (le pléonasme, la tautologie, la redondance, l’analogie, la surcharge, la naturalisation, le bon sens, ce qui va de soi, etc.) n’a décidément pas lieu d’être quand on constate l’efficacité de la typographie ici, dans cette enseigne. La culture « dite de masse » analysée par Barthes (lire ci-dessous) ne devrait pas être confondue avec les initiatives vernaculaires (du quartier de la Nation, par exemple). En vérité, « Big and Nice » est la meilleure qualification du caractère Cooper Black, et l’on aurait tort de se priver de la signification qu’il transfère à ce qu’il « informe ».
Sur le même sujet, voir le billet du 19 avril 2009, « Constructions métalliques » : http://jlggb.net/blog/?p=2315
Sur le caractère Cooper Black, les billets récents : http://jlggb.net/blog2/?p=3594 et http://jlggb.net/blog2/?p=3679
Roland Barthes, extrait de la préface à Mythologies :
On trouvera ici deux déterminations: d’une part une critique idéologique portant sur le langage de la culture dite de masse; d’autre part un premier démontage sémiologique de ce langage : je venais de lire Saussure et j’en tirai la conviction qu’en traitant les « représentations collectives » comme des systèmes de signes on pouvait espérer sortir de la dénonciation pieuse et rendre compte en détail de la mystification qui transforme la nature petite-bourgeoise en nature universelle.
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