La nouvelle génération (Vie des objets. Ch.10)


Dimanche 30 mai 2010, 22h, 93bis. Dans le chapitre 9, deux pots à crème anglais étaient entrés en scène pour affirmer l’ancienneté (et la permanence ?) du « Super Normal ». Dès le 1er chapitre (4 sept. 2008), un pot (mug) en verre, fabriqué en Chine, avait signifié, sans le dire trop fort, que la vie des objets avait basculé dans le XXIe siècle. On doit se rendre à l’évidence, le « pitcher » (c’est le mot qui nous manquait, qui attaque par surprise; c’est ce qui est inscrit sur l’étiquette Muji : Heatproof Glass Milk Pitcher, Made in China, 125 Ml) rejette dans le XXe siècle, et même avant, le très beau « creamer » de Johnson Bros, par son minimalisme, l’évidence de sa forme et de son matériau, la justesse de ses dimensions. Et aussi sa modernité « globale » et « durable » : fabriqué en grande série, il porte malgré tout des signes du « fait main »; en verre modeste, il se confond dans la cohorte des recyclables.

Paysage urbain avec incendie



Samedi 29 mai 2010, 13h35, en visitant les entrepôts du Boulevard Macdonald, Paris 18e (600 mètres de long, destinés à être transformés en gigantesque complexe d’habitation et d’activités), on voit un incendie au nord-ouest et on se dit que ce doit être du côté de Gennevilliers ou d’Argenteuil. Rien « en direct » sur le iPhone. Le soir, on trouve cette nouvelle AFP reprise un grand nombre de fois :

NANTERRE, 29 mai 2010 (AFP) – Un spectaculaire incendie ravageait samedi après-midi un entrepôt situé dans une zone industrielle à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) — avenue Louis-Roche —, a-t-on appris de sources policières. Le feu s’est déclaré vers 12H50 dans cet entrepôt de 3.000 mètres carrés et d’une hauteur d’une vingtaine de mètres, servant de stockage pour plusieurs entreprises (tapis et vêtements, notamment). Une épaisse fumée noire se dégageait de l’incendie visible des kilomètres à la ronde. Aucune victime n’était à déplorer et il n’y avait pas de risque de contagion à d’autres bâtiments, a indiqué une source policière. Un bar situé à proximité a toutefois été évacué par mesure de sécurité. L’origine du sinistre était inconnue en fin d’après-midi. Vers 18H00, plus d’une centaine de pompiers étaient toujours mobilisés pour tenter d’éteindre les flammes.


Photo envoyée à l’« espace communautaire » YOU (Le Parisien).



Les lieux (du futur incendie), sur Google Maps Street View.

Ombres

Lundi 24 mai 2010, 19h17, Pierrelatte. Des ombres mouvantes dans le Mistral sur le mur, la signature de cette chambre : elle donne à l’ouest, sur les platanes de l’avenue qui est l’ancienne Nationale 7 — on entend encore très fort des voitures et des mobilettes qui passent. Cette fois, ce sont bien des ombres. Encore que : les cercles que l’on aperçoit de temps en temps ne peuvent être que l’image du soleil couchant.

[flv:https://jlggb.net/blog2/wp-flv/ombres.flv 400 300]Vidéo, 2mn 25s.

L’image vraie




Lundi 24 mai 2010, 7h30, Nice-Savoie, Aix-les-Bains. Sur le mur de la chambre (chambre noire), l’image de la façade de la maison d’en face. C’est l’image vraie (véronique, vera icon) et non pas une ombre, la fente verticale des persiennes est une optique qui ne rend compte que des différences horizontales.

Un citron


Dimanche 23 mai 2010, 19h30, Nice-Savoie, Aix-les-Bains. Pour avoir un objet comme ça, et son image, il suffit d’attendre (du 2 au 23 mai) dans le frigo. Citation : « On dit qu’un Allemand a fait un livre sur un zeste de citron, […] », Jean-Jacques Rousseau, 5e Promenade, Les Rêveries du promeneur solitaire.

Loos-Tzara


Jeudi 20 mai 2010, 17h45, 15 Avenue Junot (Montmartre), Paris 18e, maison construite par Adolf Loos pour Tristan Tzara en 1926. Expérimentation pour le 150e article de blog2: cette photo « panoramique vertical » résulte de l’assemblage de 4 clichés.


Coïncidence : vendredi 21 mai 2010, 18h20, Musée des monuments français (Cité de l’architecture, Palais de Chaillot), Paris 16e, maquette de la maison Loos-Tzara. Il est interdit de faire des photos mais celle-ci est la première et la dernière avant que le gardien ne me le dise.

Le moment M.M.


Jeudi 19 mai 2010, 19h. En marchant rue Montmartre, nous sommes dépassés par un homme habillé de noir. Nous ne voyons pas son visage, mais nous avons l’intuition que nous le connaissons, d’autrefois. « C’est qui ? C’est peut-être M.M. ? Oui, c’est bien lui. » Pas revu depuis 15 ans peut-être. « C’est fou qu’on reconnaisse quelqu’un dans la foule, comme ça, à des indices inconscients. ». Quelques minutes plus tard, on le retrouve lisant Le Monde sur le quai de la station  Grands Boulevards-Rue Montmartre, direction Montreuil. Il descendra à République.

Livre, 2006.