décembre 2009

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« La simplicita è la cosa la più preziosa. »

Jeudi 31 décembre 2009 vers 16h, Galeries Lafayette, boulevard Hausmann, Paris.
Commentaire : Joli, séduisant, surtout en italien avec une belle voix, le 31 décembre quand on regarde les grille-pain (voir à ce propos : « L’évidence », 21 décembre 2008). Mais je dirai plutôt, au titre des bonnes résolutions : « La complexité est la chose la plus précieuse ».

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Dimanche 27 décembre 2009, 17h. Dans l’exposition « Lanterne magique et film peint » de la Cinémathèque, une installation de Anthony McCall, Solid Light Films : elle donne à éprouver la traversée de la pyramide de lumière de la projection. Beaucoup de choses intéressantes, des dessins incroyablement libres — une diablesse — (du XVIIIe), des animations à mécanisme qui font l’inventaire de ce qui s’anime simplement sans conduire nulle part (le scieur, le bucheron, le pêcheur, le baiser, la fessée, la corde à sauter, etc.), de merveilleux petits films dessinés à partir de prises de vues et imprimés en chromolithographie sur pellicule 35 mm,  qui ne sont malheureusement pas au catalogue. Et qu’on ne peut pas photographier pour les retenir et les montrer.


Film 35 mm chromolithographique pour jouet.
France, début du XXe siècle. © Cinémathèque française.

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Samedi 26 décembre 2009, 15h. Paris, Palais de Tokyo, Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Posé sur le toit, le pavillon « Nomiya », dessiné par Laurent Grasso, est une opération médiatique (Electrolux, etc.) résolument snob, mais aussi une proposition poétique (toute proportions gardées, on peut la rapprocher de ce que dit Barthes de la Tour Eiffel dans son livre édité par Delpire en 1964 : « spectacle regardé et regardant, édifice inutile et irremplaçable, …) à la mesure d’une ville qui se patrimonialise et se virtualise (c’est d’abord un site Internet, ça ressemble à Second Life, etc.) — On reviendra bientôt en savoir plus.
Sur ces bâtiments contemporains aussi bien du Front populaire que du fascisme, un soleil rayonnant est toujours suspect. Les petites statues de bronze (je n’ai pas encore trouvé leur auteur), qui sont les poignées des portes du Musée de la Ville côté terrasse, n’échappent pas à ce contraste et à cette ambiguïté, mais elles sont attrayantes au voir et au toucher.

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Vendredi 25 décembre 2009, 17h, Centre Pompidou. Dans l’exposition des 30 ans de VIA on choisit un classique : le Lit clos de Ronan Bouroullec et Erwan Bouroullec, 2000. Contreplaqué de bouleau peint, acier, aluminium, altuglas, 200 x 240 x 140 cm, base de 70 ou 180 cm, galerie Kreo, Paris. On pense aux dessins qu’on fait, enfant, d’un lit-cocon idéal. On remarque l’emprunt au Japon : plancher surélevé, matelas sur deux tatamis, cloison-porte coulissante et translucide, dimensions intimes.

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Mercredi 23 décembre 2009, 13h, 6 rue Princesse, Paris 6e, librairie Village Voice. Acheté le livre de Richard Sennett, The Craftsman, Penguin, 2009. Avant d’en lire une ligne, sauf peut-être le titre, on est intéressé par un objet remarquable, une édition de poche très smart : bon format, volume très souple, relief des (faux) crayons de la photographie souligné par un gaufrage du papier de la couverture. En plus : ces images de crayons rappellent l’installation de 2001 au Centre Pompidou, les 1024 crayons et les 1024 photos qu’elle contient.


J.L.B., Mémoire de crayons, Centre Pompidou, Galerie des enfants, 14 avril 2001.


Richard Sennett [photo Teri Pengilley]

Richard Sennett, Ce que fait la main. La culture de l’artisanat, Albin Michel. À paraître en janvier 2010. Traduit de l’anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat
En proposant une définition de l’artisanat beaucoup plus large que celle de « travail manuel spécialisé », Richard Sennett soutient que le programmateur informatique, l’artiste, et même le simple parent ou le citoyen font œuvre d’artisans. Ainsi pensé, l’artisanat désigne la tendance foncière de tout homme à soigner son travail et implique une lente acquisition de talents où l’essentiel est de se concentrer sur sa tâche plutôt que sur soi-même. Dans ce livre stimulant, Richard Sennett aborde l’expertise sous toutes ses déclinaisons. Nous voyageons ainsi à travers le temps et l’espace, des tailleurs de pierre de la Rome antique aux orfèvres de la Renaissance, des presses du Paris des Lumières aux fabriques du Londres industriel ; nous observons les expériences de l’informaticien, de l’infirmière, du médecin, du musicien ou du cuisinier. Face à la dégradation actuelle des formes de travail, l’auteur met en valeur le savoir-faire de l’artisan, coeur, source et moteur d’une société où primeraient l’intérêt général et la coopération. Et tandis que l’histoire a dressé à tort des frontières entre la tête et la main, la pratique et la théorie, l’artisan et l’artiste, et que notre société souffre de cet héritage, Richard Sennett prouve que « Faire, c’est penser ».
Texte de l’éditeur français.


Bathed in Light The double-height living room in Richard Sennett and Saskia Sassen’s carriage house is illuminated by casement windows and a skylight. (Richard Sennett and his wife, Saskia Sassen.) [Photo Damon Winter/The New York Times, Published: September 23, 2007]

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Lundi 21 décembre 2009, 18h50, quai B, gare d’Aix-les-Bains Le Revard. Une table basse de 92 cm de diamètre, emmaillotée de bulle pack et de carton ondulé avec force ruban Hirschhorn (voir le billet « signalétique » du 5 décembre 2009).

C’est une histoire qui ressemble au « Chinois sans papier, tapis roulant » du 23 décembre 2007. Élue depuis plusieurs années, la table dessinée par Patricia Urquiola (2004), fabriquée par B&B Italia, était en exposition chez Arcadia, rue des Eaux-vives à Genève. Pourquoi ne pas partir avec et la payer 10% de moins ? Un mois plus tard, la rapporter vers le 93bis était tout un plan de bataille : comment lui faire franchir la frontière, l’emballer au Nice-Savoie, la porter jusqu’à la gare sans heurter le sol, la loger dans le tgv (voiture 8, compartiment pour les vélos et les skis), la faire passer le portillon du métro à la gare de Lyon, la faire slalomer entre les bites de trottoirs boulevard Voltaire.


Mardi 22 décembre 2009, 16h. La table Fat-Fat associe le massif et l’aérien, le cercle et le carré (en Chine, on dirait le ciel et la terre). Elle reprend explicitement le plateau du style « oriental » (je mets ici des guillemets car j’ai toujours en tête la remarque d’un ami d’autrefois, né à Bône en Algérie, aujourd’hui grand sinologue, qui n’admettait pas qu’on dise l’« Orient » pour des pays qui sont au sud de l’« Occident »). Les chocolats viennent aussi de Genève, de La Bombonnière (voir « Avec le chocolat » du 15 décembre 2009.)

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sam hecht
Dimanche 20 décembre 2009, Nice-Savoie, Aix-les-Bains. Il était plus facile au petit disque dur, noir, compact et de poche, de rejoindre la balayette blanche, réputée pour sa stabilité, dans son lieu naturel. Leur communauté est visible, mais il faut quand même la mettre en scène. Peut-être par peur du ridicule, cette espèce de meeting a lieu discrètement. Il ne faudra pas s’étonner quand tous les objets de ce genre, plus maniérés que les autres, lanceront quelque chose comme la Design Pride. Plus sérieusement, il est bon de savoir qu’ils sont dessinés par un duo de designers :

kim colin & sam hechtIndustrial Facilities, Kim Colin & Sam Hecht (États-Unis, Grand Bretagne), ont signé le design du disque dur « Little Disk » pour LaCie (Japan Creative Award 2007/08; Industrie Forum Hanover Award 2008; Red Dot Award 2008, Idea Bronze Award 2008) et de la « Toilet Brush » pour Muji.

 

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Une spirale

bol-spirale
Samedi 19 décembre vers 16h30, achat d’un petit bol (diamètre de 10 cm) décoré d’une spirale chez Artgilles (Gilles Durand), 12 rue Lamartine à Aix-les-Bains. La spirale est une figure classique directement liée à la procédure du tournage. L’extérieur du bol est quant à lui orné d’une ligne qui est de l’ordre de l’hélice, tout aussi procédurale.

Voir la spirale qui sert d’emblème à ce blog : http://jlggb.net/blog/?p=3304.
Voit l’hélice du volubilis : http://jlggb.net/blog/?p=3888

Définitions géométriques du Grand Robert :
Spirale : « Courbe plane qui décrit autour d’un point fixe (pôle) des révolutions en s’en écartant de plus en plus. »
Hélice : « Courbe gauche engendrée par enroulement sur un cylindre de révolution d’une droite oblique par rapport à son axe. »

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Dans le billet « Bonjour Monsieur Peirce » du 7 juillet 2009 à Toulouse, le lien entre empreinte et signe a été pointé pour mémoire. La neige légère sur le Parc d’Aix-les-Bains apporte une nouvelle occasion de réfléchir un peu sur la trace et sur la photo. Il faut bien s’y intéresser puisque cet album est fait avec de la photo. Une remarque au moins : si l’empreinte s’exécute « en temps réel » (la trace se fait dans l’instant), l’image résultante n’a rien d’un instantané. C’est un déroulé, un panorama, un film (un objet spatio-temporel dirait Tania R.). Ainsi, le passage d’un merle. Un moment donc, mais aussi plusieurs moments surimprimés : l’oiseau, puis l’homme (ou l’inverse). Plus encore : le temps hors de ces passages d’animaux ne s’inscrit-il pas lui aussi, en blanc, en vide, en non-empreinte ? La fine couche de neige (un film) va trouver la réponse, son temps est compté, elle fond.

oiseau-homme
Samedi 19 décembre 2009, midi, Parc d’Aix-les-Bains.

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Entendu (la patronne du magasin) :

« Avec le chocolat, on ne peut pas chauffer. On souffre un peu, mais… ».

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chocolats
Mardi 15 décembre, 18h. La Bonbonnière, chocolatier-confiseur, 11 rue de Rives, Genève. Dehors, il fait un froid glacial.

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